Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mercredi 20 février 2008

Jean Cocteau : un dilettante de génie.

Avec Jean Marais : "nous faisions l'amitié" dira celui-ci


Chapelle Notre Dame de Jérusalem à Fréjus (France)



Sous deux dessins extraits du "Livre blanc", lire entre les lignes...

On ne se lancera pas dans une biographie ni dans une exégèse de son œuvre tant elle fut pléthorique : on se réfèrera pour cela à l'excellent ouvrage de Claude Arnaud "Jean Cocteau" (éd.NRF-Gallimard) qui fait référence à ce jour ; ce livre est une mine d'or pour qui s'intéresse à la vie et à l'œuvre de celui qui fut poète, romancier, plasticien, peintre, décorateur, cinéaste...
Pour le cinéma, on verra bien sûr "Le sang d'un poète", l'immortel "La belle et la bête" ou "Les enfants terribles" où la "patte" de Cocteau est omniprésente sous la cinématographie de J.Pierre Melville.

On sera surpris par le personnage, fascinant, opiomane invétéré, mystique, cherchant à refouler dans un premier temps son homosexualité puis tombant fou amoureux du jeune Raymond Radiguet : en pure "perte" au plan sexuel, puisque leur amour demeurera platonique jusqu'à la mort prématurée de l'auteur du "Diable au corps".

Sa plus belle histoire d'amour, partagé cette fois, il la vivra avec l'acteur Jean Marais qu'il convoquera peu après leur première rencontre pour lui dire "je crois que je suis amoureux de vous" !
Les deux Jean formeront un couple tout en visibilité, Marais n'hésitant pas, pendant l'occupation, à "casser la gueule" à un critique "collabo" qui avait éreinté son amant-ami-père.
L'anecdote, transposée, est relatée dans le film de François Truffaut "Le dernier métro".

Comme le "Corydon" d'André Gide, "Le livre blanc" publié "sous le manteau" pendant l'entre-deux-guerres, fera l'objet de dénégations de la part de son auteur (voir illustration autographe) suffisamment ambigües pour que l'on n'ait plus le moindre doute sur l'authenticité de sa paternité.
Le livre est d'ailleurs publié depuis quelques années sous sa signature (éditions Le Pré aux Clercs).
La puissance érotique qui se dégage des illustrations de" Jean" est stupéfiante.
Vous n'en voyez ici que deux exemples des plus "soft", la plupart des autres dessins ne cachant rien des différentes formes de l'amour entre hommes.

Nous aurons bien des occasions de revenir ici sur Jean Cocteau qui demeure, à travers les temps, un "esprit libre", un formidable révélateur de talents, un touche-à-tout de génie.

Voir aussi sur Gay Cultes : clic.

1 commentaire:

Daniel a dit…

Et Dans la belle et la bête , je me souviens de ces mains qui tenaient un chandelier aux murs , j'avais un sentiment de peur et aussi de la tristesse , rien que d'y repenser la tristesse me revient ... Ce visage de la bête face à la belle et leur complicité impossible ! Jean marais toujours parfais comme dans Fantomas contre Scotland Yard , autre registre , où louis de Funès inquiet avec tous ces pendus dans sa chambre et introuvable et des mimiques ont toujours un goût de rire à en mourrir , je l'aime mourrir Francis Cabrel , ah non j'ai du me tromper de service , mais peu importe ...