Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


vendredi 19 septembre 2008

"La belle personne" plait à la presse, mais...

Grégoire Leprince-Ringuet dans "Les chansons d'amour"

Christophe Honoré, après deux films très réussis ("Dans Paris" et "Les chansons d'amour", bénéficie d'une indulgence étonnante des critiques pour son nouvel opus dont il faudrait être de mauvaise foi pour le placer au même niveau que ses précédentes productions.
Les "vrais" spectateurs rencontrés ici et là, ceux qui ont payé leur place pour honorer le cinéma de Christophe (très drôle, pfffffffffff !), en reviennent déçus, voire consternés.
Le reproche le plus récurrent fait à ce ciné-télé-film étant qu'il s'agirait d'un cinéma de "bobos"*, troussé à la manière d'une chanson de Vincent Delerm**.
"Les chansons d'amour" tant aimées ont laissé leur trace, succès inattendu peut-être, dont cette adaptation "moderne" de "La princesse de Clèves" se réclame sans ambages à travers quelques scènes en pièces rapportées.
Seul Grégoire Leprince-Ringuet semble trouver grâce aux yeux de nos spectateurs (de toutes "obédiences" !) en Otto, prince à la fois admiré et incompris.
On signale aussi un choix de chansons inappropriées (Nick Drake, "so chic", Alain Barrière, ridicule !) qui ne nous avait pas échappé.
La semaine prochaine on pourra découvrir sur les écrans français, la "Palme d'Or" de Cannes 2008, le film de Laurent Cantet "Entre les murs".
Après le lycée d'opérette peuplé de si "belles personnes", on pourra sans doute se faire une idée plus concernée de la société française actuelle.

* Bobos : terme très vague pour désigner les "bourgeois bohèmes", frange de la population française.
On est toujours le "bobo" de quelqu'un.

** Vincent Delerm : chanteur français talentueux, mais fatigué.

7 commentaires:

pepito a dit…

je ne suis absolument pas d'accord... je n'ai pas attendu la presse pour être absolument enchanté par ce film... je n'ai pas attendu les années 2000 pour admirer nick drake... cette "belle personne" est un superbe exemple de mise en scène et de direction d'acteurs... la critique "téléfilm" ne tient pas la route... il suffit de comparer l'image d'un téléfilm français à celle de la "belle personne"... ici, tout tient dans le cadre, notion tellement oubliée dans le cinéma français... bobo ? d'abord, sociologiquement, ça ne veut rien dire... après, que l'on critique l'aspect bourgeois fantasmé du film a-t-il un sens ? doit on uniquement s'agenouiller devant le misérabilisme néo-néo-réaliste du cinéma francophone ? je ne suis pas d'accord ! perso, je n'attends rien de la fameuse palme d'or... je préfère rester confortablement installé dans ma famille intellectuelle liée à l'héritage de la nouvelle vague française dont christophe honoré est l'un des derniers représentants...
"la belle personne" est bien le complément de "à nous paris" et des "chansons d'amour"... on y retrouve même l'essentiel des comédiens, même clotilde hesme que personne ne semble avoir remarqué l'incandescente intervention...
il y a un rapport au réel, au concret, à la ville, qui n'existe nulle part à ailleurs...
vala vala
la biz

Anonyme a dit…

"je ne suis absolument pas d'accord"
Cher pepito, c'est votre droit le plus absolu en cet espace démocratique.
N'étant point bardé de certitudes, j'ai décidé de revoir le film "en salle" (là où il faut voir les films !) dans les prochains jours.
Et je suis capable de réviser un jugement.
Ou de persister et de signer.
A suivre donc.

Silvano a dit…

"bobo ? d'abord, sociologiquement, ça ne veut rien dire..."
On est bien d'accord : relisez-moi.

pepito a dit…

rien que pour le fun...
il ne faut pas manquer ce soir "new wave" du "grand" (?) ami de christophe honoré, ce cher Gaël Morel... l'un de seuls cinéaste qui fasse pathétiquement pitié tant ses films sont chaque fois de pitoyables tentatives de se donner un genre... il était très touchant dans "les roseaux..." mais depuis s'est montré incapable de passer un quelconque sentiment dans ses films tous plus ridicules les uns que les autres...

pepito a dit…

je suis également impatient de revoir "la belle personne" en salle... mais pour cela, il faut que ma convalescence s'achève et j'ai encore un plein mois à tirer sur mon île vendéenne... :(

Anonyme a dit…

"Dans ce sac où Scapin s'enveloppe
Je ne reconnais pas l'auteur du Misanthrope"

Même si Molière est loin d'Honoré, et même si je n'ai rien d'un Boileau, je dois avouer avoir été très déçu par ce dernier film : "La belle personne". Rien ni aucun acteur ne s'échappe d'un ennui récurrent; L. Garrel et G. Leprince Ringuet touchés par la grâce des Chansosn d'amour nous offre, hélas, une prestation d'une platitude que seule égale le scénario et la narration du film. Où retrouve t'on les grands accents de la passion de la Princesse de Clèves , Où retrouve t'on le miracle cinématographique des précedents films de Christophe Honoré ? Je me suis fort ennuyé à ce dermier film. Est ce le film de trop ? Ou bien est ce un film trop tôt ? On ne peut pas être bon à tous les coups... Alrs vite Christophe... au prochain film !

Daniel a dit…

Bon ben tous les goûts sont dans la nature comme on dit . Moi je voulais simplement dire chapeau bas à votre commentaire , c'est tout .