Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


vendredi 5 décembre 2008

If, film culte invisible

Affiche originale pour la France

Malcolm McDowell (Mick) : quelques mois plus tard, ce sera "A clockwork Orange".


Images sans équivoque.


L'aspiration à la liberté se noiera dans la violence finale.


L'histoire :
la vie dans un collège britannique réservé aux enfants des classes riches. Les élèves, en uniforme strict, se soumettent aux formalités de la rentrée. Les nouveaux affrontent les anciens sous le regard autoritaire des "whips" (surveillants). Au cours de l'année trois élèves, Mick, Johnny, Wallace (les croisés), adoptent une attitude contestataire durement réprimée par les whips chargés d'appliquer les châtiments corporels. C'est ainsi que Mick reçoit une sévère correction à coups de canne. Mais les contestataires organisent bientôt leur résistance. Les séances de préparation militaire leur permettent de se procurer des armes et des munitions. Au cours d'un exercice de guerre, les croisés ridiculisent leurs instructeurs. La révolte armée éclate le jour de la distribution des prix. Postés sur le toit, les croisés tirent sur les symboles de la vieille Angleterre. Le directeur tente de s'interposer, il est abattu d'une balle en plein front. Ce sont maintenant les attaqués qui ripostent. Les projectiles partent de tous côtés, alors que Mick, au visage marqué par la haine fait crépiter son arme.

Malheureusement inédit chez nous en DVD*, le film de Lindsay Anderson est un symbole de la fièvre qui s'empara de la jeunesse aux alentours de l'année 1968.
Le choix de Malcom McDowell pour interpréter le rôle principal n'est pas fortuit : le jeune acteur britannique portait en lui la violence et la perversité qui allaient faire de lui, 3 ans plus tard, l'incarnation du mal dans le film de Kubrick "Orange Mécanique".
On peut penser que le grand cinéaste a vu "If" et que ce fut déterminant pour le choix de son premier rôle.
L'homosexualité, transgressive, a toute sa place dans "If" où les plus jeunes élèves, en mode pédérastique, sont parfois appelés à assouvir les pulsions sexuelles de leurs aînés.
A l'opposé de "Maurice" ou de "Another Country", "If" révèle un aspect plus sombre des amours masculines : de circonstances et toujours imprégnées de sado-masochisme.
Film éminemment révolutionnaire, "If" gagnerait à être vu par la jeune génération actuelle, en exemple de cinéma subversif .
L'Ordre finit néanmoins par reprendre ses droits, impitoyable dans la répression.
Comme d'habitude.

Nota : en 1969, If obtint le Grand Prix International du Film au Festival de Cannes dont le jury, cette année-là, était présidé par Luchino Visconti.
Côté B.O, le "Sanctus" de la "Misa Luba" ponctue le film, lancinant : l'auteur de ces lignes en a usé le 45T !

* Un DVD (non sous-titré en français) existe chez le prestigieux éditeur Criterion.
Fiche IMDB : clic


6 commentaires:

pepito a dit…

effectivement, "if" est un film admirable. je l'ai revu en dvd cette année dans l'édition que j'ai ramenée de londres et l'émotion de mon adolence était intacte. malcom mcdowell est toujours aussi séduisant et l'univers des facs britannique fait à jamais partie de mes fantasmes les plus intimes.
celà dit, je te recommande de chercher l'autre chef d'oeuvre de lindsay anderson, toujours avec le beau malcolm :"oh lucky man", encore plus invisible que "if" et autrement plus foutraque. il n'est évidemment trouvable que chez les britons... (amazon.uk pour ceux qui ne peuvent faire l'aller retour dans les jours qui viennent).
confraternellement,
pépito

Anonyme a dit…

Bonjour
encore et toujours bravo pour ce blog.
Petit rectificatif : le "Sanctus" de If est tiré de la Misa Luba et non de la Misa Criola, très difficile à trouver en CD
Merci
Amicalement
Florestan

Anonyme a dit…

Effectivement, Florestan : je suis impardonnable !
D'autant que je possède le 45 tours original !
Syl

Silvano a dit…

Pepito : j'ai entendu parler de "Oh lucky man".
On le trouve en GB, sans sous-titres français, hélas.

pepito a dit…

d'où l'avantage d'être parfaitement polyglotte (fr/angl/it/esp).

pepito a dit…

oops... après vérification, l'édition dont je dispose de "O lucky man" a bien des sous titres français !!