Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mercredi 22 avril 2009

Bully, un film


Jeunesse oisive et déglinguée

Bobby (Nick Stahl) et son "meilleur ami" Marty.

Marty (Brad Renfro, mort si jeune !) en famille.

Michael Pitt
L'histoire :
Bobby Kent est mort le 14 juillet 1993. Alors qu'il était allongé dans son sang, il demanda de l'aide puis la grâce à son meilleur ami, Marty Puccio. Sa réponse fut instantanée et préméditée : il l'étripa et lui renversa la tête en arrière pour lui trancher la gorge. L'incident laissa les habitants sans voix, les parents des jeunes meurtriers dépressifs et inconsolables et un groupe d'adolescents accusés d'un crime sanglant pour lequel ils ne se repentiront jamais.

L'oeuvre de Larry Clark se caractérise par la fascination qu'exerce sur lui l'adolescence.
Les "ados" de Clark dévorent la vie à grands coups de drogues, de sexe, de violence.
Transgression des tabous et exaltation du plaisir instantané sous toutes ses formes sont la marque de fabrique de ce cinéaste dont chaque film poursuit la même quête d'absolu.
Bully (2001) prend pour point de départ un sordide fait divers authentique pour s'en éloigner en direction d'une fiction qui maintient le spectateur en haleine grâce à des personnages auxquels il peut s'attacher, voire s'identifier.
Les jeunes gens de Bully jouent au plus dangereux des jeux, imbibés qu'ils sont des jeux-vidéo extrêmes qui font le quotidien de nombreux adolescents.
L'auteur du crime, par procuration, est une nana manipulatrice qui dirige la petite bande vers l'irréparable.
Si la peinture est sans concession, le film regarde l'horreur sans complaisance et le spectateur doté d'un Q.I dans la moyenne saura y trouver une part de morale non négligeable, à cent lieues de ce que certains critiques "bien-pensants" ont voulu y voir.
L'homosexualité, comme toujours chez Clark, est omniprésente dans le film : des allusions, jamais lourdes, nous font comprendre que certains garçons de cette histoire se sont adonnés à la prostitution.
De plus, Bobby, la victime, est incontestablement homosexuel ; son inclination naturelle se révèle lors d'une scène où il viole quasiment une fille en regardant une vidéo gay.
Le casting est d'une acuité absolue, révélant notamment un Michael Pitt que Bertolucci et Van Sant sauront utiliser par la suite avec talent.
Brad Renfro, qui joue Marty, est mort le 15 janvier 2008 à l'âge de 26 ans des suites d'une surdose d'héroïne !
Nick Stahl (Bobby), que l'on avait découvert dans La ligne rouge (un régal de casting !) de Terence Malick poursuit une carrière qui semble s'envoler puisqu'on le retrouve dans 6 films dans les semaines qui viennent.

* DVD Studio Canal actuellement en promotion.

Bande-annonce :

1 commentaire:

Anonyme a dit…

That one was quite tough to watch....Nick Stahl did the manipulative "bad boy" quite convincingly.
Of all of Clark's movie I think I liked "Another day in paradise" best.