Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mardi 27 décembre 2011

Les désarrois de l'élève Törless



L'histoire :
Un village à l'époque de la monarchie austro-hongroise. Jeune homme sensible et réservé, Törless devient pensionnaire dans un collège pour fils de la noblesse. Il se lie d'amitié avec Beineberg et Reiting, deux adolescents au caractère tyrannique. A ses heures de sortie, il rend visite à Bozena, une prostituée qui apprécie les jeux pervers.

Un jour, Basini, l'un de ses camarades de classe, dérobe de l'argent appartenant à Beineberg. Découvert, le jeune voleur passe en jugement devant ses camarades. Reiting lui propose alors un curieux marché : leur silence auprès des autorités enseignantes contre sa soumission totale. Basini accepte de devenir leur esclave.


Témoin intéressé par le comportement de cette " victime " consentante, Törless devient, sans s'en rendre compte, complice de ses tortionnaires. Les deux "tyrans" raffinent leurs tortures allant jusqu'à pendre Basini par les pieds devant la classe entière. Lié par sa complicité tacite, Törless est dans l'impossibilité d'intervenir. L'arrivée de professeurs sauve Basini du lynchage. Effrayé par la férocité de ses camarades, Törless choisit de fuir, puis il revient.



Un conseil de professeurs se réunit pour élucider les événements. Beineberg et Reiting parviennent à minimiser leur rôle néfaste tandis que Törless essaie en vain d'expliquer les raisons de sa complicité. Jugé trop vulnérable, il est rendu à sa famille.

(Fiche "Monsieur Cinéma")

C'est en 1966 que sort ce beau film triste adapté du roman de Robert Musil.
A la réalisation, Volker Schlöndorff, qui cueillera une Palme d'Or à Cannes en 79 avec "Le tambour".
Cruauté, perversité adolescente dans un monde en déliquescence, sont la marque d'un film sans concession hanté par l'apparition de l'alors tout jeune Matthieu Carrière qui crève l'écran et suffit à "porter" les film vers les sommets.
Il faut rendre hommage aussi à Marian Seidoski en Basini persécuté et, bien sûr, à l'adaptation signée Herbert Asmodi qui permet à Schlöndorff de recréer l'atmosphère oppressante du roman de Musil.

Le film "lance" donc le beau Matthieu Carrière qui ne cessera de tourner ensuite, en France et surtout en Allemagne où il poursuit sa... carrière (sorry !) (filmographie ici : clic).

Billet du 25 septembre 2009

1 commentaire:

Roland a dit…

Un monde lointain...La première guerre mondiale a balayé cet univers. Ne demeure que l'invitation à accompagner Robert Musil.