Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


vendredi 14 août 2015

Les roseaux sauvages : inoubliable (rediffusion 2009)

L'histoire : 1962, le sud-ouest de la France, à la fin de l’année scolaire. Une noce à la campagne. François et Maïté, des camarades de lycée, y sont invités avec Mme Alvarez, mère de Maïté, professeur et militante communiste. Le marié, Pierre, ne voudrait pas partir pour l’Algérie. Mme Alvarez refuse de l’aider à déserter, comme il le lui demande. François, élève brillant et sensible, est partagé entre son attirance pour Maïté et pour Serge, frère de Pierre, solide garçon d’origine paysanne, qui l’a entraîné, un soir, à l’internat, dans une relation homosexuelle. Dans la classe, il y a aussi Henri, plus âgé, Pied-noir d’origine, qui a connu la violence, a vu son père mort, le visage arraché par une grenade. Il en veut aux Français qui ont abandonné les siens et il sympathise avec l’OAS...


Henri (F.Gorny)

Serge (S.Rideau), incandescent.


Maïté (Elodie Bouchez) & François (Gaël Morel) : confidences.

François face à lui-même : "je suis un pédé..."

Un impossible amour



Dans les années 70, un slogan publicitaire proclamait : "Le cinéma, c'est la vie !".
Dans le cas de ce film d'André Téchiné de 1994, cette phrase trouve toute sa signification.
Destinés au départ à la télévision (Arte, bien sûr), ces "Roseaux sauvages" sont considérés encore aujourd'hui comme le meilleur film de leur auteur.
Sincère, ce cinéma-là l'est au détour de chaque plan, nimbé de mélancolie, lyrique sans excès, vrai.
On en retiendra à jamais la fraîcheur de ses quatre jeunes acteurs principaux, Elodie Bouchez, Gaël Morel, Frédéric Gorny et un Stéphane Rideau apte à faire fantasmer un morceau de bois !
Scénario impeccable en contexte historique douloureux, en partie autobiographique sans doute, photo magnifique des paysages du sud-ouest de la France : "Les roseaux sauvages" est un grand film qui aborde en apparente légèreté les moments essentiels de la vie tels que la découverte de son homosexualité par un adolescent dans la France profonde, les premières amours contrariées, les désirs inassouvis.

Sorti en 2004, le DVD (Studio Canal) s'impose dans toute bonne vidéothèque.
Captures images : Gay Cultes.

3 commentaires:

joseph a dit…

Et sans aucune violence à l'écran, tout l'horreur du drame algérien est pourtant bien présent dans ce film!

Anonyme a dit…

Je viens également de faire un article sur ce film magnifique que je viens de découvrir.
Et Stéphane Rideau est inoubliable...
Jérôme

guydetrop a dit…

Merci pour ce film. Je l'ai regarde tout de suite. Inoubliable!