Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mardi 19 janvier 2016

Michel Tournier est mort

Il y avait certainement un fond d'hostilité dans la conviction orgueilleuse que j'étais parmi les miens un phénomène unique, inexplicable, imprévisible. Ce milieu familial où j'ai été si totalement incompris s'éloignant, ses membres tombant les uns après les autres, mon aversion désarme, et je suis de plus en plus disposé à me reconnaître comme son produit.
(Alexandre, in Les météores)

Michel Tournier en 1970, l'année du Prix Goncourt pour Le roi des aulnes.
Michel Tournier, dont au moins trois œuvres (Vendredi ou les limbes du Pacifique (Grand prix du roman de l'Académie Française), Les météores, Le roi des aulnes) sont d'ores et déjà considérées comme des classiques de la littérature, est mort, hier, lundi 18 janvier, à l'âge de 91 ans.
Les météores, découvert dans ma prime jeunesse, m'avaient passionné, qui visaient à célébrer le "couple parfait" autour de Jean et Paul, deux frères jumeaux fusionnels. Tournier y abordait le thème de l'homosexualité dans un style flamboyant (ah, l'oncle gérant d'une société de ramassage des ordures !), avec un réalisme qui choqua les bonnes âmes de service dans le Landerneau littéraire .
J'en recommande toutefois la lecture, même si ce n'est pas la manière la plus "facile" d'aborder son œuvre.
Réagissant "à chaud", je me propose de revenir un peu plus tard, sur le legs à la littérature de cet auteur peu prolixe, mais essentiel.

14 commentaires:

joseph a dit…

"Le roi des aulnes" m'a passionné , mais j'étais sans doute sous l'influence du bandeau "Prix Goncourt";et ce ne fut que le premier auréolé auquel je succombai avec des fortunes diverses!

Anonyme a dit…

Le roi des aulnes était à l'image du poème éponyme on y sentait l'effroi, il m'avait paru à l'époque non identifiable tant le style me déroutait. Bref ce roman m'avait retourné, comme quoi la littérature a encore quelque pouvoir !

Hadrien

Roland a dit…

Cruelle saison pour les lettres, la musique.

Ugo a dit…

Je vais m' empresser de lire "Les Météores" .

"Vendredi " et surtout "le Roi des aulnes " fascination pour le célébre poëme de Goethe m' avaient passionné .

Silvano a dit…

Retourner, dérouter, effrayer, passionner : tout l'art de l'écrivain est dans ces mots.

Alex H a dit…

Seule ombre au tableau, ses positions sur l'IVG, incompréhensibles.

Silvano a dit…

C'est exact, Alex ; elles le sont également pour moi.

yves a dit…

n'oubliez pas que cet homme catholique était extrêmement croyant. l'IVG pour un catholique reste un crime.

Silvano a dit…

" l'IVG pour un catholique reste un crime." : pas pour "un catholique", plutôt "pour certains catholiques" très pratiquants, voire plus.

Ugo a dit…

Sans doute la vie est-elle préférable à la mort.
Sans doute chacun a t-il le droit de disposer librement de son corps .
Alors ?

artener52 a dit…

Bonjour,

petites erreurs bénignes : Le Prix Goncourt, à l'unanimité en 1970, peu après le décès de Jean Giono et sur ses conseils...
Vendredi a obtenu le Grand prix du roman de l'Académie française.

et une erreur souvent faite sur les sites. Landerneau, il y a bien un E

nous verrons si quelqu'un se risque à une biographie de ce formidable écrivain.
Une sorte de pudeur gênée entoure les commentaires de la presse et des médias. Ce célibataire endurci et finalement assez peu esthète sauf en photographie déroute les commentateurs.
à suivre donc

Silvano a dit…

@ artener52 : oooooooooh, pour Landerneau, je le savais, en plus !
Merci pour les correctifs. Trop de précipitation : toutes mes excuses.

Silvano a dit…

paul c. :"Sans doute chacun a t-il le droit de disposer librement de son corps ." : nous sommes bien d'accord.

Celeos a dit…

Et concernant l'IVG, ça reste formidable que des hommes veuillent encore et toujours disposer du corps des femmes, réduites à des objets ! Les propos de Michel Tournier étaient effarants !