Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


samedi 20 février 2016

Résultat du jeu-cinéma




Il s'agissait, bien sûr, de Mort à Venise, de Luchino Visconti, tourné en grande partie dans l'Hôtel des Bains du Lido de Venise.
La photo publiée hier (ci-contre) était celle de la salle de restaurant où figurent, ci-dessus, Bjorn Andresen (de dos) et la grande Silvana Mangano (ne pas confondre avec l'illustre Silvano Mangana, votre serviteur).
Bravo à Franck, another country, I.P, minidok, Paul, estèf, et à "anonyme" : ils ont gagné l'abonnement de 7 mois et demi à Gay Cultes.
D'autres ne donnent pas le titre du film ou sous forme de question : c'est pas du jeu.
En cadeau-bonus, ci-après, un extrait de À la recherche de Tadzio, document qui narre l'errance à travers l'Europe de Visconti pour distribuer le rôle essentiel, que l'on peut voir dans son intégralité dans les bonus du DVD.
Fin du suspense : dans l'extrait... il a trouvé !
Mais on sait que, lors de la première participation du jeune Bjorn, celui-ci n'avait guère retenu l'attention du Maestro.
On notera le professionnalisme du metteur-en-scène : il ne montre pas d'émotion, son regard est celui d'un "technicien" qui se projette sur la réalisation de son œuvre future ; ce qui, à mon sens, traduit bien les intentions purement formelles du grand cinéaste, à mille lieues de celles que pourraient lui prêter certains commentateurs (Franck, voir commentaires ;).
Si je suis d'accord sur le fond avec ce lecteur, je n'ai jamais vu le regard fasciné d'Aschenbach sur Tadzio comme pervers, mais d'ordre purement esthétique ; peut-être parce que ça dérange moins les préventions en la matière que je partage avec ce lecteur.
Mais, malgré ces réserves morales, et même si, depuis 1975, le curseur de "l'acceptable" s'est déplacé, Mort à Venise, où se succèdent des plans incroyables, où les acteurs (dont Bogarde, au premier chef) sont en état de grâce, demeure un pur chef-d’œuvre.




Un merci à R., lecteur de Gay Cultes depuis bientôt une décennie : c'est lui qui, m'envoyant une photo du site, m'a donné l'idée de ce petit jeu sans conséquence.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il semblerait cependant que d'avoir été choisi pour figurer la beauté, la jeunesse et leur innocence face à un homme, devenu conscient de sa vieillesse et de sa finitude, l'ait détruit.
Le très jeune homme et le vieil homme, face à face, miroir l'un de l'autre, ça ne pouvait qu'être vertigineux...le plus jeune n'a pu se relever...
Marie

Silvano a dit…

Je ne sais si vous parlez du jeune acteur ou du personnage, ou des deux, Marie.
Concernant Björn Andrésen, âgé aujourd'hui de 61 ans, il a paradoxalement (?) mal vécu le succès du film, qui l'a poursuivi toute sa vie. J'y reviendrai dans un billet futur, juste pour mettre les pendules à l'heure, car j'ai eu à modérer des commentaires malsains et/ou diffamatoires pour la mémoire de Visconti, lequel, avec Dirk Bogarde (également homosexuel) a veillé, pendant le tournage, à ce que rien ne menace l'intégrité de l'adolescent. Mais votre conclusion me semble toutefois fort juste.