Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


lundi 9 mai 2016

Toujours d'avant-garde



On imagine la réaction du premier public de Parade, le ballet dansé par les Ballets Russes de Serge Diaghilev sur un scénario de Jean Cocteau, une musique d'Erik Satie, dont costumes et décors étaient signés Pablo Picasso.
C'était en 1917. L’œuvre (recréée telle quelle par Suzanna Della Pietra pour Europa Danse) apparaît aujourd'hui étonnamment moderne, voire... toujours d'avant-garde !
Cocteau, Picasso, Satie :  casting d'enfer, comme on dit aujourd'hui, sans que l'on retrouve pour autant pareille collaboration de grands de la culture !

9 commentaires:

paul c. a dit…

Mettre Cocteau au même niveau que Picasso et Satie me paraît un peu abusif .Qui connaît Cocteau à l'etranger ?

Silvano a dit…

Ils se sont mis tous trois au même niveau en collaborant sur ce qui fut un évènement artistique majeur, à l'époque.
"Qui connaît Cocteau à l'etranger ?" : vous plaisantez !?

Pierre a dit…

Bien sûr, Cocteau est toujours connu ! un peu partout – plus chez les anglo-saxons. Par exemple, l'excellent Philip Glass composa une musique et des dialogues chantés et synchronisés sur « la Belle et la Bête ». Ses films touchent même souvent les jeunes. Personnellement, je ne peux pas écouter « la Voix humaine », dont il fit le livret pour une musique de Poulenc, sans être bouleversé.

Oui aussi, ce fut une collaboration où les égos ne comptaient pas, ces géants unissant leurs forces pour un idéal artistique commun. Le rôle de Diaghilev est aussi primordial. Pour être un peu moins béat, je suis moins transporté par la musique, un peu trop « circonstancielle » à mon goût. Ce n'est pas toujours le cas pour un ballet : 4 ans avant, le Sacre avait tout fait péter !

En passant, des réunions de hauts talents se sont produites aussi plus tard, et je pense particulièrement à Boulez et Chéreau, pour le Ring du centenaire.

Enfin, je suis bien d'accord que cela reste d'avant-garde. C'est toujours neuf, vif et plein d'énergie. « La mode, c'est ce qui se démode » disait Cocteau. Alors, tant mieux si ça n'en est d'aucune.

Silvano a dit…

Merci Pierre pour la peine que vous avez prise de donner plus d'explications. Nécessaires ?

paul c. a dit…

Le ballet Parade créé en 1917 au Chatelet fut un bide ,spectacteurs et critiques confondus .
Quant à Cocteau, plus ou moins collabo à la dernière guerre ,auteur de la "belle" formule "l'honneur de la France sera peut-etre d'avoir perdu la guerre ", je le laisse à sa notoriété internationale .

Silvano a dit…

Il vous a fait du tort, Cocteau, Paul ?
Cessons là ce combat d'arrière-garde, si vous voulez bien.
Peut me chaut tout cela : je n'étais pas né.

Anonyme a dit…

Cocteau collabo ?
Mais alors, pourquoi Jean Marais a-t-il cassé la gueule au critique de "Je suis partout" ?
Cédric

Pierre a dit…

@Silvano : Inattendu, mais explicite - in cauda venenum. Touché! (comme on dit en anglais).

Arthur P. a dit…

Cherchons le gna gna gna gna gna !
:)