Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


lundi 29 août 2016

Carnet de voyage | Rome (1)

Via palomaric*
Rome est un (beau) monstre qui ne vous lâche pas. Après ma visite précédente, en février de cette année, je m'étais dit : "faisons un break de quelques mois, voire plus, pour mieux la retrouver ensuite". Las, l'opportunité qui s'est présentée de faire découvrir la "grande bellezza" de la Ville Éternelle à un jeune ami qui n'y était jamais allé et ce perpétuel désir de transmettre qui m'habite, ont vaincu mes timides réticences. Rome en août, ce n'est certes pas la meilleure période : la chaleur y est prégnante, moins accablante, toutefois, que celle qui s'est abattue sur Paris la semaine dernière. 
Et aisément supportable quand on est en bonne compagnie. 

... par crainte, sans doute, de la profusion de touristes...
Six jours pour servir de guide à un jeune homme avide de connaissance, qui ne rechigne pas aux longues marches, à l'épique voyage vers Tivoli, à la promiscuité étouffante dans les "Musei Vaticani"**, où, malgré mes multiples escapades, je n'étais jamais allé, par crainte, sans aucun doute, de la profusion de touristes, mais aussi d'entendre parler français à chaque détour de chef-d’œuvre. 
Ce fut le cas, mais l'extraordinaire beauté des lieux a le don de vous captiver, voire de vous capturer, d'où l'on ressort rassasié, épuisé, heureux.
Il m'est impossible ici, sous peine de lasser le lecteur, d'énumérer toutes les merveilles que recèlent ces stupéfiants édifices : songez, le parcours est de 7 bons kilomètres !
Ils sont tous là, Raphaël, le Caravage, le Bernin, Giotto, Michel-Ange (dont je découvre l’œuvre incroyablement bien restaurée dans la Chapelle Sixtine), leurs prédécesseurs et leurs disciples.
Si les paresseux peuvent faire un "percorso breve", il serait dommage d'ignorer jusqu'à la moindre salle offerte au public : sala degli Indirizzi, dei Papiri, delle Nozze Alborandine...
Pareille accumulation de trésors laisse pantois, d'un Vatican richissime qui possède des collections inestimables, en témoignage pas toujours - et heureusement - chrétien des siècles passés. 
Indispensable.

Tant pis pour le torticolis : ici, il faut savoir lever la tête !
 

* Beau blog tumblr dont je crois connaître (via les commentaires dans Gay Cultes) l'auteur.
** Réservation ultra conseillée, qui permet un très utile coupe-file, ici : clic

6 commentaires:

paul c. a dit…

Entendre parler français vous insupporte t-il à ce point ?

Silvano a dit…

Je ne dirais pas que ça m'insupporte, mais j'aime tellement entre la langue italienne en Italie...
Sinon, j'avais vraiment besoin de m'évader du climat malsain qui sévit actuellement chez nous.

Silvano a dit…

*entendre

estèf a dit…

Je comprends Silvano, entendre parler français en voyage n'est pas toujours très agréable car certains de nos compatriotes sont réellement insupportables par leur prétention et leur incapacité à se fondre dans le paysage. Il m'est arrivé, discutant avec certains d'entre eux sur le chemin du retour, de me demander si j'étais allé dans le même pays. Je dois dire cependant que je n'en ai pas croisé de tels lors de mon récent voyage ibérique.
La Chapelle sixtine est pour moi un souvenir surtout décevant par la densité des visiteurs, le bruit et les coups de sifflet pour rétablir un silence de quelques secondes, et l'impossibilité du moindre recueillement sous cette voûte fabuleuse.

Silvano a dit…

Nous sommes d'accord en tous points, estèf. J'ai omis de parler de ce phénomène constaté dans le célèbre chapelle qui, n'est pas mon meilleur souvenir de cette visite, malgré sa splendeur. Même si ce n'est pas pour se recueillir, on aimerait, en effet, que cette sourde clameur n'envahisse pas ce lieu admirable.

estèf a dit…

Une petite précision, je parlais d'un recueillement admiratif devant tant de beauté...