Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


dimanche 25 septembre 2016

Formulation à la c..


Le mathématicien Alan Turing, ici pris en photo à l'école de Dorset (Royaume-Uni) en 1928, avait été condamné en 1952 à cause d'une relation homosexuelle. (SHERBORNE SCHOOL / AFP)*
Concernant une future "loi Alan Turing", "Ce gouvernement s'engage à présenter des pardons posthumes aux personnes condamnées pour des crimes sexuels qui seraient innocentées de tout crime aujourd'hui", a expliqué un représentant du 10 Downing Street.
On trouverait plus normal qu'ils présentent des excuses plutôt que d'accorder leur pardon.
Mais bon, ce sont des conservateurs, et les nôtres ne le feraient pas, vu la chasse aux voix extrêmes devenue sport national dans l'hexagone.
L'article intégral ici : clic

*Je précise qu'Alan Turing s'est vraisemblablement suicidé après qu'on a tenté de pratiquer sur lui une castration chimique en lui administrant des hormones féminines.
Ça ne vaut pas des excuses ?

4 commentaires:

Roland a dit…

Alan Turing a reçu le pardon de la reine. Que le Parlement s'attache à sa réhabilitation n' effacera pas le crime commis, la perte d'un grand mathématicien, auquel nous devons des progrès décisifs dans la lutte contre le nazisme.

Anonyme a dit…

Merci pour cette information.
Il est intéressant de revenir au texte anglais et d'essayer de le traduire correctement : « This government is committed to introducing posthumous pardons for people with certain historical sexual offence convictions who would be innocent of any crime now. »
Je propose : « Ce gouvernement s'est engagé à accorder une grâce posthume aux personnes reconnues coupables de certains faits qui étaient des délits sexuels à leur époque mais qui ne le sont plus actuellement. »
Ici la traduction de « pardon » par « pardon » est clairement un faux sens, il y a bien une notion juridique et non un strict sens moral. Un gouvernement ne peut accorder son pardon, cela n'a pas de sens légalement.
Et on ne peut dire que les personnes seraient innocentées, cela voudrait dire qu'elles ne seraient pas reconnues coupable d'un crime qui lui-même existerait toujours. Or le droit a changé et c'est l'acte en lui-même qui n'est plus considéré comme un délit ni un crime. Pour alléger ma traduction je prends le parti d'utiliser le terme de délit qui traduit plutôt offence plutôt que crime mais il faudrait faire une recherche plus approfondie peut-être pas nécessaire dans ce cadre...
Présenter des excuses n'aurait évidemment aucun sens légal, ce serait une pure posture qui n'apporterait rien à rien mais qui effectivement serait bien dans le goût de certains...
On voit en passant le niveau de compétence d'un service public de l'information...

Franck

Silvano a dit…

Effectivement, Franck !

Anonyme a dit…

Dans le même ordre d'idée, les christiens de Toulouse pardonnent à Calas d'avoir été roué vif pour n'avoir pas tué son fils.
Et les SS pardonnent aux juifs d'avoir été juifs.
c'est lamentable.
La Classe sociale qui incarne l'Etat, le plus froid des Monstres froids va t'elle décider sa propre disparition ?
Roger