Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mercredi 28 juin 2017

Schizophrénie, mon amie

Louis Arjaillès-Mangana
Un révérend frère blogueur s'adresse à moi dans l'un des ses plus récents billets intitulé joliment "Mes chéris".
Je suis surpris que, me connaissant, il s'étonne de l'utilisation de pseudonymes : ici, je suis Silvano, et, pour mes écrits à prétention littéraire, Louis Arjaillès. Je pensais pourtant avoir déjà expliqué que, responsable d'une structure qui accueille de jeunes enfants, et aussi des "ados", j'avais choisi, davantage par pudeur que par crainte des amalgames - je suis en territoire de tolérance -  de mettre un voile sur ma véritable identité : jouissant d'une petite notoriété, ici et un peu là, j'aurais sans aucun doute "vendu" beaucoup plus de Tombe, Victor ! sous mon véritable patronyme, et satisfait également un ego qui n'est pas des plus modestes (mais, vieillissant, je travaille jour après jour à le réduire, la preuve !). Mais j'ai pensé à la réaction de parents découvrant les amours en partie autobiographiques d'un narrateur s'adonnant allègrement à la sodomie dans les champs et les criques de sa propre adolescence.
Il y aurait là une forme de schizophrénie dont, pour l'heure, je pense pouvoir me préserver. J'en parlerai à Louis Arjaillès lors de notre prochaine rencontre.
L'auteur de la gentille diatribe évoquée plus haut ne s'abrite-t-il pas lui-même derrière un pseudonyme ? J'en sais les raisons, bien légitimes, mais on appréciera le paradoxe.
 

12 commentaires:

Celeos a dit…

Vous m'avez très mal lu, Silvano: ce n'est pas l'utilisation de pseudonymes, que je justifie, mais le fait d'user d'une personnalité pour parler d'un sujet, et d'une autre pour partager ses indignations. Ça m'interroge, c'est tout. Et ce n'est pas une diatribe, dont vous allez sans attendre vérifier la définition.

Silvano a dit…

Céléos : Je vais vous relire sur le champ. J'ai écrit "gentille diatribe": simple figure de style.

Hersaint a dit…

Comme tout cela est bien amusant!!!

ludovic a dit…

Oui, Sivano ; Je crois que vous avez mal lu la chronique de Céléos si vous l’avez prise comme une diatribe contre vous. J’ai également vérifié le sens de diatribe et il n’y a évidemment ni violence, ni ton injurieux dans l’ébauche de critique qui sous-tend cette interrogation sur le double rôle clandestin /public que nous jouons tous plus ou moins. Mais il y a de l’amertume comme dans beaucoup de chroniques de Cléléos. Cette amertume est certainement justifiée, moins par la duplicité à laquelle nous nous soumettons (qui peut se targuer d’être totalement sorti du placard aujourd’hui ?) que par l’évolution des mœurs dont on peut légitimement craindre qu’elle soit plus régressive que libératrice à l’endroit de notre « différence ». Sans vous connaître ni l’un ni l’autre, il me semble à vous lire tous deux assez assidument, que ce qui vous distingue est que cette amertume ronge Céléos (ne parle-t-il pas de mettre fin à son blog ?) alors que ce qui domine chez vous est une aptitude au bonheur, fût-il un idéal inatteignable, qui se traduit par un humour incisif mais bienveillant, une curiosité et un amour de votre prochain (qui ne se limite probablement pas à ses parties charnues). Est-ce votre nature ? Votre proximité avec des enfants et des ados ? En tout cas, c’est communicatif et c’est ce dont on vous sait gré.

Silvano a dit…

Ludovic, je n'ai pas ressenti la chronique comme étant une diatribe dirigée contre moi. "gentille diatribe" : cet oxymore mal venu me sera-t-il pardonné un jour ?
Je ne ferai pas le procès à Céléos d'avoir mal lu Gay Cultes : il en est un fidèle lecteur depuis bien longtemps et n'aura pas manqué de noter qu'on y trouve des fesses, mais aussi... des indignations.

Anonyme a dit…

Lorsque son activité principale n'est pas d'avoir un avis sur tout et rien, il est évident que quelque soit les sujets sur lesquels on s'exprime sur Internet, il est nécessaire d'utiliser un pseudonyme.
Vous êtes plombier ? Les clients potentiels tapant sur leur ordinateur voudront connaître vos horaires, vos tarifs, votre réputation. Il ne faudra pas que ces informations soient noyées même sous des données a priori péjoratives pour personne, comme le compte-rendu de vos courses en montagne ou de vos observations d'oiseaux... Évidemment si en plus vous faites l'apologie de M. Mélenchon ou de Mme Le Pen ou vous vous extasez sur les fesses d'un beau garçon, vous risquez de perdre quelques clients potentiels.
Et bien sûr si vous êtes salarié le problème sera le même, employeur, collègues, clients rechercheront avant tout des données professionnelles sur vous.
Franck

Anonyme a dit…

Ah! mes amis.
Silvano et Céléos, permettez moi de vous offrir la poésie apaisante, le simple dénuement d'un haïku :
"Un pétale tombé
Remonte à sa branche
Ah! c'est un papillon!"
Arakida Moritake

En cette période, nombre de papillons volettent sur nos talus odorant de l'été, certains sont flamboyants de couleur, d'autres déjà abîmés par la vie...je les aime tous et m'en vais m'envoler avec eux, déposant sur la terre une poudre d'amitié.
Marie

Silvano a dit…

Merci Marie, moi qui ne me suis jamais poudré, tel un vieux marquis, j'accepte cette pluie bienveillante. Je crois que ce petit malentendu (malvu, plutôt) est dissipé. Ce sont des choses qui arrivent quand on n'échange pas de vive-voix.

Jules D. a dit…

J'aime beaucoup l'expression "révérend frère blogueur". J'ai quand même l'impression que vous vous appréciez, tous les deux.
Jules

Celeos a dit…

Sauf que moi, Celeos commence à me casser les bonbons ! Il n'est jamais content de rien.

Silvano a dit…

Vous avez bien raison, Celeos. J'ai le même problème avec Silvano !

joseph a dit…

Alors là vous deux , je ne vous reconnais pas dans cette fougue harangueuse, mais je ne me cache pas sous des pseudos pour rédiger un blog j'en suis tout simplement incapable - deux essais infructueux m'ont suffi- et je ne me permettrais certainement pas de vous adresser un quelconque reproche de susceptibilité , moi, qui m'offusquai naguère de propos tenus généralement ou m'adressés en particulier pour bouder dans mon coin et refréner le plaisir que me procure l'écriture de commentaires , parfois incompris par les belgicismes ou le recours aux calembours tordus , !