Offerts au pied du sapin, les mémoires de Gabriel Dussurget, fondateur du festival d'Aix-en-Provence se sont révélés passionnants : outre, en deuxième partie, l'histoire du prestigieux festival d'art lyrique qu'il anima avec passion de sa conception, en 1948, à 1972, Dussurget nous dépeint avec humour les frasques, les délires, les excès du "Gay Paris" de ces années folles qui portent bien leur nom. Nous voyageons avec lui jusqu'à la période d'après-guerre où il va se consacrer cœur et âme à son cher festival, à Aix-en-Provence, alors ville endormie, en compagnie de l'homme de sa vie, Henri Lambert, rencontré en... 1928 !
Mondain, peut-être, mais homme de grande culture, "amateur" éclairé de musique doté d'un sixième sens qui lui permit de faire confiance, de "lancer" quelques uns -et non des moindres- des grands noms de l'histoire de la musique du 20è siècle, Dussurget croisa, se liant souvent, et quelquefois plus, les plus grands artistes de la période, dont Maurice Escande, bien avant que celui-ci ne devienne le grand administrateur de la Comédie Française que l'on sait.
Citer tous les comédiens, chanteurs, musiciens, chefs-d'orchestre, poètes (ah, ce pauvre et cher Crevel !) qui firent partie de son univers prendrait trop de temps : il faut se précipiter sur cet ouvrage qui fourmille d'anecdotes sur ces "grands", nous rappelant qu'il fut un temps où la médiocrité n'était pas notre lot commun.
Heureux hasard que d'avoir pu me plonger dans ces mémoires (qui n'étaient pas, à l'origine, destinés à être publiés) après "Le tournant" de Klaus Mann, les deux récits s'entrecroisant, notamment par la fascination exercée par le sombre, beau et tourmenté René Crevel (j'y reviendrai) sur leurs auteurs respectifs.
Homosexuel assumé -ce n'est pas faire injure à l'auteur que de dire que c'était alors plus simple dans certains milieux-, Gabriel Dussurget parvient à évoquer, entre les lignes, en évitant toute sensiblerie, la belle histoire d'amour qui l'unit, jusqu'à la mort de celui-ci, à son compagnon de vie.
La plume de Dussurget est alerte, vive, humble : "Le magicien d'Aix" est un ouvrage qui se lit agréablement, une vraie gourmandise de fêtes prolongées.
Gabriel Dussurget (au centre), entouré de Marcello Cortis, Teresa Stich-Randall, Graziella Sciutti
et Renato Capecchi pour le "Cosi fan tutte" de 1953.
Photo H.Ely
Une invitation à la lecture, à laquelle il sera difficile de résister...
RépondreSupprimerPrecieuses nouvelles du ce Festival!
RépondreSupprimerNous devons à ce Festival cette
Semiramide by Gioacchino Rossini performed in Italian
Conductor Jesús López Cobos - 1980(LI)
Orchestra - Scottish Chamber Orchestra
Chorus - Aix en Provence Festival
Semiramide - Montserrat Caballé
Arsace - Marilyn Horne
Assur - Samuel Ramey
Idreno - Francisco Araiza
Oroe - Dimitri Kavrakos
L'Ombra di Nino - Jean-Philippe Courtis
Il semble exister une bande visive aussi...
J'aime ce blog ou il y a des photos de jolis garçon et en plus j'apprend plein de choses nouvelles.Merci.
RépondreSupprimerUn jeune addict.
Tom