En France, les radios et télévisions nous ont parlé du décès de Donna Summer, star du disco de la fin du siècle dernier, dont on conviendra, même si l'on a adoré se déhancher sur ses "tubes" qu'elle ne bénéficiait pas d'un organe vocal exceptionnel.
Par contre, silence total sur la mort, vendredi dernier 18 mai, de l'une des plus grandes "voix" de tous les temps, Dietrich Fischer Dieskau. Le baryton qui défendit (entre autres) avec un immense talent les Lieder de Franz Schubert s'est éteint en Bavière à l'âge de 86 ans.
C'est un lecteur milanais qui m'apprend, dans un commentaire, le départ de cet illustre artiste lyrique, l'un des plus grands que l'univers de la musique ait comptés.
La nouvelle m'attriste, mais plus encore le silence tonitruant qui accompagne, en France, cette disparition.
Il s'agit là d'un signe qui montre à quel point, ces dernières années, la culture -laquelle découle de l'éducation- a été laissée en jachère dans un pays qui s'enorgueillissait, par le passé, d'être celui qui donnait le "la" en la matière.
La déshérence dans laquelle est tombée la culture, en France, était évoquée, dimanche soir, sur notre télévision de service public, entre deux scintillements de "strass" cannois (la seule chose qui semble intéresser, dans ce prestigieux festival de cinéma, les tenants de la télé de bas niveau (un pléonasme ?), par la toute nouvelle Ministre de la Culture. Cette jeune -mais érudite, et fort bon écrivain dit-on- femme (Aurélie Filipetti) disait fort justement que culture et éducation étaient étroitement liées. Après dix années où l'une et l'autre furent totalement négligées, on est en droit d'espérer, à défaut d'exiger, que ces facteurs essentiels d'accomplissement pour chacun de nous, soient traités avec la considération qu'il est indispensable de leur prodiguer.
Oui, la discrétion qui entoure la disparition de l'immense artiste que fut Dietrich Fischer-Dieskau (je ne peux manquer d'indiquer, ironie amère, que l'on ne le prononcera comme "disco", mais en détachant les deux dernières voyelles), est de nature à susciter colère et indignation.
Dans notre Panthéon, il rejoint les plus grands noms de la musique. Je crains que nous ne soyons de moins en moins nombreux à entretenir ces flammes qui devraient, pourtant, être éternelles.
Je note que, tapant sur mon clavier le nom de l'artiste pour vérifier l'information, n'apparaissent sur Google que des pages en langue étrangère. Tout est dit.
Une amitié très forte liait Fischer-Dieskau au grand pianiste russe Sviatoslav Richter.
La Musique, langage universel, réunit les esprits.
Cet enregistrement date de 1978.
Tu n'es pas le seul à t'offusquer du silence, tous les forums de musique classique regorgent de grincheux...
RépondreSupprimerPersonnellement, je ne vois pas du tout où est le problème. Les médias spécialisés ont abondamment relayé la nouvelle, ceux que ça intéresse sont au courant. On ne voit pas imposer une niche à la majorité, déjà que les amateurs de lied ne sont pas légion au sein du classique...
Et puis je ne comprends jamais ce mouvement autour des morts: reste son oeuvre, sa personne n'était plus qu'une enveloppe d'un talent disparu avec l'âge. Qu'est-ce que ça change par rapport à ses disques qu'il soit vivant ou mort ? Ben rien.
Je concède tout à fait que mon snobisme s'accommode très bien de laisser la plèbe dans son ignorance :-D
et chose nous devrions dire, nous Italiens, que nous sommes en décadence pleine, comme si nous fussions en train de vivre un second crépuscule de l'empire Romain? j'imagine que la culture soit traitée par vous mieux qu'en Italie! Tu sais bien que la musique classique est intérêt de peu, partout.
RépondreSupprimerRégard DFD, il a été un grand musicien, grand chanteur d'opera, d'oratorio et de lieder, mais il y a une autre plus grand à mon avis: Hans Hotter, (19 janvier 1909 - 6 décembre 2003).
Ciao de ton lecteur milanais!
je note qu'en Belgique je n'ai pas non plus entendu cette nouvelle, et pourtant cette semaine je suis surtout à l'écoute des radios musicales vu le CMIREB dédié au violon (mon instrument de prédilection , la voix ayant cessé de me permettre d'encore m'exprimer musicalement de manière satisfaisante) mais combien de bons souvenirs me viennent à l'esprit à l'évocation de ce GRAND baryton -supérieur à certains élevés au rang de diva par une carrière cinématographiquement parlant plus fournie -.
RépondreSupprimeraussi un grand philanthrope (Concert of the century) avec d'autres grands artistes comme Rosptropovitch et cette version de l'Alléluia de Haendel , avec un coeur grand comme ça !
RépondreSupprimerJ'ai entendu une chronique sur France info avec un (très court extrait) et La Croix a publié sur son site et dans l'édition papier un article. Je ne peux imaginer que France Culture ni France Musique n'aient rien dit.
RépondreSupprimerPatrick, je pense que ces 2 radios ont diffusé. Je ne parlais que des "grands" média.
RépondreSupprimerJe suis très ému.
RépondreSupprimerPas un mot à la télévision suisse non plus.
De ce grand me reste cette voix si douce et si puissante, une voix d'espérance pour la vie que j'ai toute devant moi.