mardi 16 octobre 2012

Tantôt, un livre en main, errant dans les prairies,
J’occupe ma raison d’utiles rêveries : 
Tantôt, cherchant la fin d’un vers que je construis, 
Je trouve au coin d’un bois le mot qui m’avait fui ; 
Quelquefois, aux appas d’un hameçon perfide,
J’amorce en badinant le poisson trop avide ; 
Ou d’un plomb qui suit l’œil, et part avec l’éclair, 
Je vais faire la guerre aux habitants de l’air. 
Une table au retour, propre et non magnifique,
Nous présente un repas agréable et rustique :
Là, sans s’assujettir aux dogmes du Broussain, 
Tout ce qu’on boit est bon, tout ce qu’on mange est sain ; 
La maison le fournit, la fermière l’ordonne,
Et mieux que Bergerat l’appétit l’assaisonne. 
Ô fortuné séjour ! ô champs aimés des cieux ! 
Que, pour jamais foulant vos prés délicieux, 
Ne puis-je ici fixer ma course vagabonde, 
Et connu de vous seuls oublier tout le monde ! 

Boileau - Épitre au président Lamoignon

2 commentaires:

  1. sublime poesie!
    Merci, Sylvano, pour ton blog, aussi precieux!

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  2. J'admire cet effort, cette tentative de classement, de remise en ordre de la bibliothèque, avant de faire place aux ouvrages récents d'histoire contemporaine.

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