lundi 5 novembre 2012

Lacenaire, assassin et poète

Marcel Herrand, inoubliable Lacenaire dans "Les enfants du paradis"
Il est l'un des personnages (le plus énigmatique) des "Enfants du paradis" (1945), le chef-d'oeuvre de Marcel Carné qui vient de bénéficier d'une restauration en haute définition qui permet à ceux qui n'ont jamais eu la chance de voir l'un des plus beaux films du monde de le découvrir enfin au cinéma ou sur supports Blu-ray et DVD.
Personnalité sulfureuse, Pierre-François Lacenaire, né à Lyon en 1803 et mort sur l'échafaud en 1836, fut poète et écrivain de talent, mais aussi voleur, escroc, assassin et... sodomite !
Qualifié par Michel Foucault de "premier criminel romantique bourgeois" (!), Lacenaire, à la fois maudit et adulé, inspira entre autres Stendahl (Lamiel), Dostoïevski (le crime de Raskolnikov), Baudelaire et Lautréamont, pas moins !
Avant que la lame de la guillotine ne vienne mettre un terme à son existence aventureuse, il prononça  la phrase suivante : "J'arrive à la mort par une mauvaise route, j'y monte par un escalier."
Au cinéma, Pierre-François Lacenaire fut incarné par Marcel Herrand (photo) et par Daniel Auteuil dans un film de Francis Girod ("Lacenaire", 1990) où il n'est pas fait mystère de ses penchants homosexuels (j'y reviendrai ultérieurement).
On peut consulter la page que lui consacre Wikipedia qui semble, cette fois, assez fiable.


Daniel Auteuil dans "Lacenaire" de Francis Girod

C'est à vous qu'ici je dédie
Ces vers, enfants de mon loisir.
Déjà ma bouteille est finie
Et ma raison va revenir.
Ne craignez pas que la sagesse
Change votre image à mes yeux ;
Je n'ai pas besoin de l'ivresse
Pour vous voir bon et vertueux.

P.François Lacenaire | "Lettre à M.B..., mon défenseur"

2 commentaires:

  1. Ses mémoires (écrites à la hâte avant son exécution), que j’ai eu grand plaisir à lire, sont très stylées et sans concession pour lui-même. Il aurait pu être tout à fait autre chose qu’un criminel : quelqu’un de bien, et même sans doute de remarquable, mais qu’aurait-on su de lui ? car je doute fort qu’il eût écrit, in extremis, sans cette destinée particulière. La morale ? Il n’y en a pas...

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  2. "Mais c'est la gloire, Pierre-François !"
    Avec l'accent inimitable d'Arletty, bien sûr !

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