samedi 31 août 2013

A Verona | Vérone : la tentation bourgeoise

... anciennement vassale de la Sérénissime... (Silvano)
A deux heures de train (omnibus) de Venise, Vérone, bien qu'anciennement vassale de la Sérénissime, est d'une toute autre Italie. Certes, les foules de visiteurs du mois d'août arpentent, cornet de glace en main, les rues et venelles du centre historique en direction du "balcon de Juliette", lieu symbolique mais fallacieux, qui n'est qu'un hommage rendu par la ville à l’œuvre de ce cher William. Les couples d'amoureux mal informés badent la -jolie, au demeurant- loggia, persuadés que les amants célèbres ont vraiment roucoulé dans ce cadre prétendument historique. Certains s'attendent peut-être à voir apparaître Leonardo Di Caprio ou Leonard Whiting (selon les générations) qui incarnèrent Romeo à l'écran. Un mur a été tout spécialement prévu à l'intention des graffiteurs. Si l'inscription dépasse l'emplacement réservé, le coupable risque les pires ennuis. Car Vérone est une ville soucieuse de préserver sa grâce. Pas assez cependant, puisqu'elle a laissé s'installer, sur la somptueuse Piazza Erbe, les marchands du temple,  leurs blanches toiles mercantiles faisant affront aux murs séculaires ornés de fresques médiévales. Pour relativiser, c'est bien pire à Florence, où les vendeurs de gadgets touristiques occupent un espace public où l'on est obligé de jouer des coudes pour progresser jusqu'au Duomo. Pourquoi ai-je ressenti -dès mai dernier où je la découvris- ce coup de cœur pour la cité du Veronese ? Pour cette impression que la vie y est douce ? Pour un coucher de soleil sur le Ponte Pietra ? Pour le soin qu'apportent à leur apparence vestimentaires les indigènes, jeunes ou moins jeunes ? Pour la qualité de ses vins (suave "Soave") et de ses nourritures terrestres ? Pour la douceur de ses jardins ?

Giardini (jardins) à Vérone (en mai) Silvano
Vérone est une ville bourgeoise, certes, mais sans l'ostentation qui caractérise certains quartiers de Paris ou telle ou telle cité du Sud de la France (le summum étant, pour moi, Cannes (pour la partie qui s'étend autour de la rue d'Antibes jusqu'à la Croisette s'entend) où le tape-à-l’œil va de pair avec la fatuité des adeptes du bling-bling. A Vérone, un certain chic est de mise qui va de soi, naturel, en respect de soi et du regard d'autrui (que l'on ne cherche pas à épater, cependant). J'ai cherché (vainement), Porta Nuova, un panneau "tongs interdites en ville" ou "attitude négligée prohibée". Et de fait, tous, touristes compris, semblent s'être donnés le mot : pour déambuler, ou s'attabler sur l'une des terrasses qui regardent l'Arena (les fameuses arènes), on a pris soin de son aspect.

Premier séjour en mai 2013 - Silvano
Après le concert d'Ennio Morricone, repas sous le ciel étoilé dans une rue animée mais pas trop, à l'image de la cité, où nous dégustâmes des "papardelle al truffo nero" facturés 15 € : tout, ici, reste correct, non ?

Vérone la nuit - Wikipedia

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