jeudi 12 septembre 2013

La lettre au professeur

« Il aura à apprendre, je sais,
que les hommes ne sont pas tous justes,
ne sont pas tous sincères.
Mais enseignez-lui aussi
que pour chaque canaille il y a un héros;
que pour chaque politicien égoïste,
il y a un dirigeant dévoué…
Enseignez-lui que pour chaque ennemi il y a un ami,
Éloignez le de l'envie,
si vous pouvez,
enseignez lui le secret
d'un rire apaisé.
Qu’il apprenne de bonne heure
que les despotes sont les plus faciles à flatter…
Enseignez-lui, si vous pouvez,
les merveilles des livres…
Mais laissez-lui un peu de temps libre
pour considérer le mystère éternel des oiseaux dans le ciel,
des abeilles au soleil,
et des fleurs au flanc d’un coteau vert.
À l'école, enseignez-lui
qu’il est bien plus honorable d'échouer
que de tricher…
Apprenez-lui à avoir foi
en ses propres idées,
même si tout le monde lui dit
qu’elles sont erronées…
Apprenez lui à être doux
avec les doux,
et dur avec les durs.
Essayez de donner à mon fils
la force de ne pas suivre la foule
quand tout le monde se laisse entrainer…
Apprenez-lui à écouter tous les hommes
mais apprenez-lui aussi à filtrer
tout ce qu'il entend à travers l’écran de la vérité,
et à en recueillir seulement les bonnes choses
qui passent à travers.
Apprenez-lui si vous pouvez,
à rire quand il est triste…
Apprenez-lui qu’il n'est aucune honte à pleurer,
Apprenez-lui à se moquer des cyniques
et à prendre garde devant une douceur excessive…
Apprenez-lui à vendre ses muscles
et son cerveau au plus haut prix,
mais à ne jamais fixer un prix
à son cœur et à son âme.
Apprenez-lui à fermer les oreilles
devant la foule qui hurle
et à se tenir ferme et combattre
s'il pense avoir raison.
Traitez-le doucement,
mais ne le dorlotez pas,
parce que seule l’épreuve
du feu forme un acier fin.
Qu’il ait le courage
d'être impatient
et la patience d’être courageux.
Apprenez-lui toujours
à avoir une immense confiance en lui même,
parce que dès lors, il aura
une immense confiance envers l'Humanité.
C'est une grande exigence,
mais voyez ce que vous pouvez faire…
Il est un si bon garçon, mon fils! »


-Lettre d'Abraham Lincoln au professeur de son fils-

5 commentaires:

  1. Quel programme ! Quand on voit à quel minimum se réduisent aujourd'hui les exigences...

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  2. L'école est faite pour les "scolaires".

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  3. Magnifique texte! Merci pour cette découverte.

    J'enseigne à l'école primaire et je souhaite m'inscrire en faux contre l'idée d'exigences amoindries ou d'une école uniquement pensée pour les élèves dits "scolaires".

    Certes, le système dans son ensemble est sujet à bien des critiques (trop élitiste, trop inégalitaire, trop porteur d'exigences mal choisies ...) mais n'oubliez pas les enseignants qui font vivre le quotidien d'une classe souvent avec passion.

    Une passion semblable à celle que dégage le texte de Lincoln. Une passion qui implique l'exigence et le souci de faire réussir l'ensemble de nos élèves.

    La preuve: je ne sais pas encore comment mais je compte bien réutiliser un jour ce cher Abraham. ;-)
    Benjamin B.

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