samedi 21 septembre 2013

Ma vie avec Liberace : une brillante et clinquante réussite


Michael Douglas, impérial, et Matt Damon pris dans la nasse
Il faut être de bonne composition pour encaisser sans trop d'irritation les 25 minutes de publicité matraquées par UGC qui mélange allègrement réclame et bandes-annonce, si bien qu'on ne sait plus si l'on est au cœur d'une "pub" ou d'une fiction cinématographique. Message brouillé et contre-productif, donc, qui fait maugréer -avec raison-  mon voisin et ami : "payer 10,50 € pour subir ce tunnel, c'est insupportable". Il le faut pourtant, car le film au programme fait le plein ce mercredi soir ; arriver à l'heure de début imposerait un premier rang désagréable.
La force du film, dès les premières images, est de nous faire oublier ce funeste désagrément.
On est ici en séance grand-public, loin des petites salles réservées habituellement aux programmes estampillés "gay". Ici, on est dans la cour des grands : réalisateur chevronné (pas manchot) stars au générique, sujet de nature à ratisser large. 
Mention spéciale pour Rob Lowe
 Le film est une vraie réussite, dont on constate qu'il emballe le public de bout en bout : mise en scène au cordeau, belle photo, et, bien sûr, performance indéniable des deux acteurs principaux, Michael Douglas ressuscité, impérial en pianiste mégalomane, qu'il interprète en évitant tous les pièges de la "follitude" et Matt Damon, inattendu, brillant, bouleversant en amant-étalon manipulé, bisexuel très peu "bi" finalement, pris, tel une phalène, dans la lumière factice du show bizness.
Mention spéciale pour Rob Lowe, oui, celui que "nous" adulâmes, autrefois, dans des films plutôt moyens -mis à part Coppola- qui mettaient en valeur son physique de jeune premier ne rechignant pas à nous offrir le spectacle d'une plastique alléchante...
Ici, l'ex-minet de ces dames et messieurs, campe (avec un "e", voire...) un chirurgien esthétique ultra-lifté en mode gourou pas piqué des hannetons. Le film est réussi, oui, car la salle vibre, s'émeut, rit à gorges déployées au fil d'une trame parfaitement tissée par Steven Soderbergh dont ce serait l'adieu au cinéma.
Balayant une période faste et festive à laquelle le SIDA va mettre un fatal coup d'arrêt, "Ma vie avec Liberace" (Behind the Candelabra, titre original) nous place dans le contexte avec maestria. Ce n'est pas l'un de ses moindres mérites, un autre étant qu'il nous fait passer un vrai bon moment de cinéma. On ne passera pas à côté.
S.Mangana

Actuellement en salles
Bon article d'Olivier Séguret dans Libération, sous le joli titre "Folles contact" : cliquer

3 commentaires:

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