mercredi 16 octobre 2013

La vie d'Adèle-Chapitres 1 et 2 : bouleversant !

Synopsis :
À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...

Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux
L'amour, amour-passion, amour hétéro, amour homo, amour universel : peu importe la forme que revêt le sentiment amoureux ; lorsqu'il nous fond sur nous, qui que nous soyons, il nous transfigure, nous transcende ou nous avilit, nous tient à sa merci, annihile tout sens commun. Quand il s'empare du cœur d'Adèle, lycéenne jusqu'alors "ordinaire", il la révèle à elle-même, la fait grandir, la sublime, pour enfin la détruire ou, en tout cas, laisser dans son cœur une blessure qu'elle portera longemps en elle.
Je le dis tout net, le film d'Abdellatif Kechiche est le film à voir absolument en cette fin d'année 2013, et s'il n'y avait qu'un seul film à voir cette année, ce serait celui-là.
La polémique médiatique qui a accompagné la période de "promo" a laissé le réalisateur désemparé : certes, le film fait salle comble (au point qu'on le projetait, dimanche, dans 2 salles d'un même complexe), mais le public s'y précipite pour de bonnes et mauvaises raisons (dont la représentation sans fard de l'acte sexuel entre deux femmes).
Mais que Kechiche se rassure : son film est tellement fort qu'il "embarque" le spectateur, ne le lâche pas, l'amuse parfois, l'émeut et le violente, le laisse pantois, en fin de compte, lui laissant juste le loisir, au générique de fin, de manifester son émotion, sa gratitude, par des applaudissements que l'auteur n'est pas là pour entendre, mais lui mettraient du baume au cœur.  
Tout est dans les 3 phrases de synopsis ci-dessus : simple, apparemment, mais porter cela à l'écran, en faire une œuvre aussi bouleversante n'est pas à la portée du premier venu.
Alors, peu importe que des média (anglo-saxons notamment) aient fait leur miel des déclarations naïves des deux protagonistes, les journalistes ayant beau jeu de gloser sur une "palme d'or maudite"  pour vendre leur papier-toilette, on a sa liberté de jugement, on sait faire abstraction des "on dit", on sait faire le vide et se laisser subjuguer par cette tranche de la vie d'Adèle, qui révèle une comédienne exceptionnelle (Adèle Exarchopoulos) qui incarne cette fille-femme qu'on a envie de protéger, de consoler, d'aimer.
La mise en scène de Kechiche, finalement, ne se "voit" pas, ne donne pas lieu à considérations de cinéphiles sur la photo, les "plans", le découpage, le montage. C'est paradoxalement en cela que son film est un film rare, un grand film.
Ça vaut bien un merci. 

Adèle Exarchopoulos, une révélation

 

2 commentaires:

  1. La polémique sur Kechiche et ses mauvaises manières (de travailler) de m’a paru grotesque : d’un côté des techniciens plus soucieux de leurs avantages que de participer à la mise en forme d’une œuvre d’art, de l’autre des comédiennes pensant que leur métier consiste surtout à faire la belle sur les tapis rouges ou d’avoir des loges garnies de bouquets (voire de stupéfiants)... C’est que c’est le lot ordinaire et commun du cinéma, lequel n’est pas si souvent digne d’être considéré comme le 7ème art, mais plus souvent juste un produit commercial de divertissement.
    Alors quand un artiste véritable de la trempe d’un Clouzot, Pialat ou Kechiche (entre d’autres) débarque avec ses gros sabots – qui eux laisseront une empreinte – ça fait du ramdam dans le Landerneau des encartés cachetonneurs ! Le dieu de l’art reconnaîtra les siens.

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  2. @Pierre : "Clouzot, Pialat", et oui !

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