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J'évite désormais de parcourir les commentaires dégoulinant de rancœurs des sites d'information, modernes discussions de café du commerce qui ne laissent qu'un goût amer de mauvais robusta.
La haine est à la mode, se déversant par tombereaux, avivée par la crise, s'exprime de toutes parts, sur tous les sujets.
Sur ce terreau poussent de bien mauvaises herbes.
Me vient à l'esprit ce poème de 1942 attribué à Martin Niemöller et revu par Berthold Brecht :
Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester
je n'ai rien dit.
je n'étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester
Pardon d'avoir gâché la douceur de l'image par ces inquiètes réflexions.
C'est d'autant plus juste et inquiétant que cela ne concerne pas qu'un pays... mais toute l'Europe !
RépondreSupprimerIl n'y a pas à te pardonner, mais à te remercier pour ce billet superbe.
RépondreSupprimerSandro
Avis partagé.
RépondreSupprimerJe n'en doutais pas, ac.
RépondreSupprimer"Bien plus que le bruit des bottes, je crains le silence des pantoufles" (Max Frisch)
RépondreSupprimerVoilà des mois, peut-être des années que je vous lis chaque jour. C'est un vrai plaisir quotidien. Mais aujourd'hui ce poème me pousse à vous écrire pour vous remercier et vous dire combien vos posts me touchent. J'espère encore vous lire longtemps.
RépondreSupprimerIl faut être économe de son mépris, étant donné le grand nombre de nécessiteux ... disait Chateaubriand
RépondreSupprimerLa haine, si elle n'est pas anodine, ne mérite pas qu'on s'y arrête.
C.S. Il y a des haines "anodines", tiens donc ?!
RépondreSupprimerCe poème est plus que jamais d'actualité. La haine que l'on sent s'épanouir autour de nous est terrifiante ; après une période de latence, elle semble reprendre toute sa place, nourrie par la crise et l'ignorance. Il n'y a pas de petite haine où tout au plus est elle en germe qui ne demande qu'à croître. Il me semble malheureusement que nous nous trouvons dans une de ces époque. Peut être pouvons nous lui opposer ceci : ..."c'est bien le moment de nous souvenir de l'amour. Avons nous assez aimé? avons nous passé plusieurs heures par jour à nous émerveiller des autres hommes, à être heureux ensemble, à sentir le prix du contact, le poids et la valeur des mains, des yeux, des corps? Savons nous encore bien nous consacrer à la tendresse. Il est temps...d'être tout entier et définitivement amour, tendresse, amitié parce qu'il n'y a pas autre chose. Il faut jurer de ne plus songer qu"à aimer, aimer, ouvrir l'âme et les mains, regarder avec le meilleur de nos yeux, serrer ce qu'on aime contre soi, marcher sans angoisse en rayonnant de tendresse" Jacques Decour
RépondreSupprimerPardonnez moi je crains d'avoir été un peu trop longue...
Marie
Merci Marie.
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