Alexandre Jacques Chantron |
Tard dans la matinée, nous nous décidions à partir pour la plage.
Je n'aime pas la plage : je t'y accompagnais pour ne pas briser le rêve, pour te plaire, pour rester avec toi.
Nous faisions un drôle de tandem, toi le sportif tout en muscles aussi blond que j'étais brun, et moi l'intello, l'artiste frêle, pas encore épaissi de mes ripailles futures.
Je restais sur le sable, livre en main, pendant que tu évoluais tel un dauphin dans les vagues bleues.
J'attendais que tu en émerges, altier, pour t'admirer dans ta plénitude de jeune mâle victorieux..
Tu venais vers moi, sourire aux lèvres : ce sourire indulgent, doux, se faisant carnassier parfois, la nuit, avant tes ruades.
Tu hurlais : "Tu te baignes pas, femmelette ?"
J'avais honte ; je pensais que tous ces gens, autour de nous, me regardaient et se moquaient de la "femmelette".
Je disais : "T'es dingue, elle est trop froide !"
Et tu venais, au dessus de moi, t'ébrouant dans une danse tribale, m'asperger de milliers de gouttes salées qui, ainsi, voyageaient de ta peau à la mienne.
Je faisais mine de m'en offusquer.
C'était délicieux pourtant.
Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
RépondreSupprimerLouis.
RépondreSupprimerMarie
Oui à vous deux !
RépondreSupprimerIl fait bon de vous lire apres une longue absence.
RépondreSupprimerJe me souviens de ce billet très évocateur.
RépondreSupprimerl'inspiration reviendrait elle?
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