mercredi 11 février 2015

Harcèlement scolaire : ouvrir ses yeux et son cœur

La signature symbolique du manifeste - Capa Presse

Un fléau social jusqu'alors ignoré

Si les pays anglo-saxons et scandinaves combattent le harcèlement scolaire depuis près de trente ans, la France, elle, n'a lancé sa première campagne de sensibilisation qu'en 2011. Ce phénomène, méconnu et banalisé, concerne 10% des élèves des écoles du pays, soit 1 200 000 enfants et adolescents. Pour éveiller les consciences, Emeline, Agathe, Lucas, Jacky, Charlène et Jonathan, âgés de 15 à 23 ans, racontent la cruelle réalité de ce fléau. Nora, Virginie et Raphaël, eux, ont vu l'un de leurs enfants succomber aux traumatismes du harcèlement scolaire. Ils livrent ici un témoignage vibrant, dans l'espoir d'interpeller une société trop indifférente.

PHOTO SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA
1 200 000 enfants et adolescents ! Ce chiffre exorbitant atteste irréfutablement que le harcèlement à l’école n’est pas un fait-divers, mais bien un fléau social qu’il faut combattre efficacement au plus vite.
1 200 000 enfants et adolescents ! Un chiffre glaçant, derrière lequel se cache peut-être votre fille, votre fils, votre sœur, votre petit-fils ou votre élève.
Qui sait ? Seuls 50 % des collégiens harcelés en parlent à un adulte.

 

Le film

Lucas, 16 ans, harcelé pour cause d'homosexualité - Capa Presse
Malgré quelques effets anxiogènes faciles - mais il faut toucher le "grand public", c'est, ici, nécessaire - le document présenté mardi dernier sur France 2 se révèle bouleversant, voire effrayant. Jugés trop gros, trop moches, discriminés pour leurs différences physiques (Mattéo s'est suicidé à 13 ans : il était roux !) ou leur orientation sexuelle (Lucas, homo, a subi les pires violences physiques et morales), ils sont des centaines de milliers à vivre, en notre douce France, les affres quotidiennes du harcèlement scolaire, souvent pendant toute la durée de leur scolarité : brimades, insultes, coups, relayés, après l'école sur les réseaux dits sociaux. Dans de nombreux cas (ici, Mattéo et Marion), la seule issue qui apparaît possible à ces jeunes est le suicide. Le témoignage de parents dévastés par la perte d'un enfant ne peut laisser personne indifférent.
Le véritable martyre subi par ces élèves doit enfin être reconnu : la jeune Ministre de l’Éducation Nationale, sur le plateau à l'issue de la diffusion, semble sincère et convaincue qu'il faut agir sur l'heure. Il était temps !
S.

Revoir (pendant 30 jours) le film écrit par Andrea Rawlins-Gaston et réalisé par Laurent Follea et Andrea Rawlins-Gaston : clic

Texte en italiques : Infrarouge/France 2

1 commentaire:

  1. Le harcèlement à l'école est une des choses les plus violentes qui soient, les plus destructrices, aussi.
    Je l'ai appris. Mais trop tard.
    Ca ne faisait pas partie de ce que je pouvais concevoir, je me référais à mon enfance ; c'était juste des jeux entre jeunes, initiatiques, peut être. C'était flou, c'était inimaginable.
    Et puis il fallait le laisser devenir fort, le laisser se construire.
    Nous l'avons juste laissé Seul.
    Il n'a pas réussi à devenir fort, ni à se construire.
    Il était beaucoup trop sensible et nous, nous n'avons rien compris.
    Il ne nous reste plus maintenant qu'à Aimer.
    Bien sûr, ce reportage, je ne pourrai le regarder.
    Marie

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