Tard dans la matinée, nous nous décidions à partir pour la plage.
Je n'aime pas la plage : j'y allais pour ne pas briser le rêve, pour te plaire, pour rester avec toi.
Nous faisions un drôle de tandem, toi le sportif tout en muscles aussi blond que j'étais brun, et moi l'intello, l'artiste frêle, pas encore épaissi de mes ripailles futures.
Je restais sur le sable, livre en main, pendant que tu évoluais tel un dauphin dans les vagues bleues.
J'attendais que tu en émerges, altier, pour t'admirer dans ta plénitude de jeune mâle qui a tout vaincu.
Tu venais vers moi, sourire aux lèvres : ce sourire indulgent, doux, qui se faisait carnassier parfois, la nuit, avant tes ruades.
Tu hurlais : "Tu te baignes pas, femmelette ?"
J'avais honte ; je pensais que tous ces gens, autour de nous, me regardaient et se moquaient de la "femmelette".
Je disais : "T'es dingue, elle est trop froide !"
Et tu venais, au dessus de moi, t'ébrouant dans une danse tribale, m'asperger de milliers de gouttes salées qui, ainsi, voletaient de ta peau à la mienne.
Je faisais mine de m'en offusquer ; j'étais bien.
(C) Silvano Mangana 2013
Magnifique "dauphin", qui fait progresser la royauté de gay cultes.
RépondreSupprimerun beau début d'aventure que ces ébats...
RépondreSupprimerTous ces imparfaits sont bien tristes !
RépondreSupprimerEmmanuel, vous n'y êtes pas du tout : nulle nostalgie, mais le souvenirs de moments privilégiés.
RépondreSupprimer* le souvenir.
RépondreSupprimerQui n'éveille en moi que sourires.
Cela me fait penser à Louis Garçon facile, mais je ne le trouve pas dans la colonne de droite.
RépondreSupprimerAi-je rêvé?
Sinon, je trouve toujours votre écriture très belle et positive, remplie de légers sourires.
Marie
Il y a de ça, Marie. Je le remanie actuellement, d'où sa disparition.
RépondreSupprimerEt des sourires pour vous.
Joli texte, juste ce qu'il faut, des gouttelettes aux "ruades".
RépondreSupprimerAntonin