dimanche 19 avril 2015

"Le banquet d'Auteuil" : parisiens chanceux ou visiteurs, allez-y, mais vite !

Félix Beaupérin : une beauté à faire chavirer...
Je m'étais fait écho, il y a peu de temps, de la controverse opposant, dans l'Obs, le dramaturge Jean-Marie Besset et l'historien de la littérature Georges Forestier (ici, très exactement : clic ! ).
L'auteur, dans son Banquet d'Auteuil (créé à Montpellier l'an dernier) prend le parti d'homosensualiser notre Molière national (Jean-Baptiste Marcenac, excellent), lequel, délaissé par son Armande d'épouse, se prend de passion pour le jeune comédien Michel Baron, incarné ici par Félix
Beaupérin, un comédien hors du commun qui cumule toutes les qualités : une beauté à faire chavirer gentes dames et beaux messieurs (en hommage de l'auteur, sa nudité décomplexée est loin de nuire au tableau !), une diction parfaite, un vrai talent d'acteur qui lui promet de beaux lendemains, un charme, un charisme, un allant... n'en jetons plus ou alors par brassées : toutes et tous, sans doute, dans la salle, le regardons avec les yeux de Molière, a-mou-reux !
Et personne ne démérite dans une très intelligente distribution où, s'il faut, dans l'air du temps, trouver quelque peu à critiquer, seul Quentin Moriot (Osmane) ne parvient jamais à s'impliquer vraiment.
Tous les autres (10 comédiens sur scène) sont brillants que je ne peux tous citer, retenant particulièrement un Frédéric Quiring qui interprète Jean-Baptiste Lully avec une distance très... moderne, oui, un homme de pouvoir qui régna sur la musique de la cour du roi-soleil, ne dédaignant pas intrigues et magouilles en politique digne de Machiavel (lisez ou relisez l'excellent Baptiste de Vincent Borel chez Sabine Wespieser Éditeur), Maître adulé, flagorné, qui, lui aussi, comme les autres protagonistes, tombe sous le charme dévastateur du jeune Baron.
Tous ces personnages sont réunis pour un banquet suivi d'une "party" chez Poquelin dit Molière, à Auteuil, dégénérant en beuverie désinhibante propice aux règlements de comptes, sous la houlette... du spectre de Cyrano de Bergerac.
Baron et Molière
 Car la pièce de Jean-Marie Besset ne se prive d'aucune fantaisie, en délire savant plus profond qu'il n'y paraît de prime abord.
Deux heures de spectacle qui passent comme par enchantement, car la mise en scène de Régis de Martrin-Donos ne faiblit jamais, que la mise-en-lumière est bien pensée, que la musique originale de Jean-Pierre Stora est excellente, dont je retiens, entre autres, une étrange pièce de clavecin, très "dance music", clin d’œil amusant et très bien venu.
Peut-être est-ce dû à un samedi de départs en vacances de printemps, mais j'ai été surpris de constater que la salle du Théâtre 14 ne soit occupée qu'aux deux-tiers.
Parisiens, gent provinciale de passage, avis à la population : il ne reste que 6 représentations, dont la dernière samedi prochain 25 avril à 20h30 !
Aux prix de places proposés par les vendeurs en ligne, vous vous ferez un très beau cadeau.
Silvano

Que ne ferais-je pas pour vous inciter à vous y précipiter !

Au Théâtre 14, 20 avenue Marc Sangnier Paris XIV (évidemment !)
Métro porte de Vanves - Bus 58 et 95 - Tram T3

Texte de la pièce aux éditions H&O

5 commentaires:

Bonjour. Ce blog rédigé bénévolement ne fait pas partie de ces réseaux "sociaux" où, sous couvert d'anonymat, on vient déverser ses petites ou grosses haines. Les commentaires "ronchons" ou égrillards ne sont pas publiés, de même que ceux dont le pseudo contient un lien menant vers un blog ou site pornographique. Signez d'un pseudo si vous voulez, sans en changer, de façon à ce que nous puissions sympathiser, merci !