lundi 17 août 2015

Vedi Napoli e poi muori*

J'avais vécu mon premier séjour à Naples en homme blessé.
Cette fois, l'entrain, la bonne humeur, la tendresse manifeste de mes deux compagnons de voyage m'ont permis de découvrir enfin, en exorcisme, la plus brûlante des cités européennes.
Naples, oui, et les ruelles de ces quartiers populaires où le touriste craintif n'ose s'aventurer, mais aussi ses musées qui recèlent les trésors antiques ou les chefs-d’œuvre du "settecento", celle d'un "palazzo" encore somptueux découvert au creux d'une venelle sale qui sert de cimetière à quelque antique Vespa, de celles qui n'ont pas survécu au rythme effréné que lui ont fait subir ces jeunes napolitains qui vont chevauchant au plus étroit de la Sanità, là où le voyageur propre sur lui ne saurait déambuler, comme nous le fîmes, sans penser un instant à la prétendue dangerosité d'une telle escapade.
Il y eut aussi la visite tant espérée du Teatro San Carlo où le beau visage sculpté de Giuseppe Verdi se prête admirablement à la ferveur de l'Amateur, et la virée en bus sur la route effrayante pour un automobiliste citadin qui mène de Sorrento à Amalfi, et cette baignade salvatrice - peut-on appeler "chaleur" l'août napolitain incendiaire ? - dans les eaux translucides d'Ischia. Et tant de choses indicibles gravées pour l'infini dans la mémoire...

... une venelle sale qui sert de cimetière à quelque antique Vespa

Le beau visage sculpté de Giuseppe Verdi au Teatro S.Carlo
* Voir Naples et mourir
Littéralement : " Vois Naples, et puis meurs ! ", devise locale.

Photos Silvano Managana - Gay Cultes

6 commentaires:

  1. quelle couleur magnifique, un peu Lapis Lazuli ou aigue-marine!

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  2. Sorrente, site enchanteur éblouissant mes parents dans les années 70, rt la baie de Naples tant vantée par des co- compagnons de voyage découvrant la baie d'Acapulco! et que dire de verdi sinon que la moindre de ses qualités est son prénom!

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  3. On peut comprendre que cette ville hors normes à tant de points de vues puisse répugner à certains et en étourdir d'autres. C'est une question d'état d'esprit.
    J'ai eu le profond plaisir de m'y promener aussi, seul, un peu partout, tous les sens en alerte, pour en prendre au maximum, de sensations. J'ai été gâté, et m'y suis senti vivant avec une intensité rare.
    C'est le cas quand on adopte une position d'esthète : non pas en n'étant sensible qu'à la beauté frappante, mais en percevant ce qu'il y a de beau en tout, même quand (parfois) ça pue ou que c'est sale.
    La vie, la liberté, l'instant.

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  4. Pierre : comme souvent, nous sommes en phase ; j'aurais aimé écrire le texte que vous avez bien voulu me laisser en commentaire. J'en approuve entièrement les termes.

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  5. Ouf! le commentaire de Pierre...
    Il nous transporte directement de l'autre côté du décor, là où se trouve la vie.

    Décidément, on ne regrette pas de venir chez vous.
    Marie

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  6. C'est votre ombrelle, Silvano ?

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