mercredi 26 octobre 2016
La chambre bleue
Le désir que nous avions l'un de l'autre se fit impérieux.
Nous quittâmes la petite fête juste après le gâteau d'anniversaire.
On nous avait présentés l'un à l'autre, mais nous avions oublié nos prénoms.
Cette chose qui palpitait, masculine et singulière, nous dictait la conduite à tenir.
Nous sortîmes précipitamment dans la rue où l'enseigne bleue d'un hôtel borgne nous appelait.
Le taulier nous a dit :
" Pour un rendez-vous, c'est cinquante euros."
Il avait des heures de vol, comme on dit.
La chambre était de celles qu'on n'ose plus proposer de nos jours où tout un chacun peut comparer et choisir : moquette vert-bouteille labourée par des milliers de talons-aiguille, papier à fleurs bleues que le temps avait décoloré, couvre-lit en tuft où devait grouiller une armée d'acariens...
Notre étreinte fut brève, d'une intensité qui nous laissa pantelants, vidés, rassasiés.
Nous nous séparâmes rapidement car il fallait retrouver le cours de nos vies.
Je ne saurai jamais son prénom.
Mais j'ai en moi, et pour toujours, l'odeur de sa peau.
(c) Silvano- Gay Cultes 2016
6 commentaires:
Bonjour. Ce blog rédigé bénévolement ne fait pas partie de ces réseaux "sociaux" où, sous couvert d'anonymat, on vient déverser ses petites ou grosses haines. Les commentaires "ronchons" ou égrillards ne sont pas publiés, de même que ceux dont le pseudo contient un lien menant vers un blog ou site pornographique. Signez d'un pseudo si vous voulez, sans en changer, de façon à ce que nous puissions sympathiser, merci !
de Victor, ou souvenir silvanesque ?
RépondreSupprimerMeezo-mezzo !
RépondreSupprimerJe pense que c'est du vécu.
RépondreSupprimerJules
RépondreSupprimerUne nuit
La chambre était pauvre et vulgaire,
cachée à l'étage de la taverne louche.
Par la fenêtre on voyait la venelle,
sale et étroite. D'en bas
montaient les voix de quelques ouvriers
qui jouaient aux cartes et s'amusaient.
Et là, sur ce lit humble et vulgaire,
j'avais à moi le corps de l'amour, j'avais
les lèvres roses et voluptueuses de l'ivresse-
roses d'une ivresse telle que même en ce moment
où j'écris après tant d'années !,
je m'enivre à nouveau dans ma maison solitaire.
Constantin Cavafy
(traduction Ange S. Vlachos)
Ah et un détail sans importance, vous êtes sûr que votre héros à payer en euros ?
Plus probablement en francs.
Franck
Respect Sylvano....Respect.
RépondreSupprimerChristian
"Ah et un détail sans importance, vous êtes sûr que votre héros à payer en euros ?
RépondreSupprimerPlus probablement en francs."
Et pourquoi donc ?
Sinon, je vois que votre Cavafy me plagie éhontément, ah le salaud !