mercredi 7 décembre 2016

Doux (?) Jésus

De "Il vangelo secondo Matteo" (L'évangile selon Saint Matthieu) de Pier Paolo Pasolini (1964)


Tournage :au premier plan, Enrique Irazoqui. Près de la caméra, PPP

"Je ne crois pas que le Christ soit le fils de Dieu, parce que je ne suis pas croyant, du moins consciemment. Mais je crois que le Christ est divin : autrement dit, je crois qu’en lui, l’humanité est si élevée, si rigoureuse, si idéale qu’elle va au-delà des termes ordinaires de l’humanité".
Pier Paolo Pasolini

L'affiche française originale
Je me souviens d'une séance du ciné-club du lycée dont j'assurais l'animation. Désireux d'y mettre un peu de piment, j'y avais invité un ami communiste, un pur et dur, et des fidèles de la paroisse voisine. Ce fut un débat passionnant, dû au fait que le membre des Jeunesses Communistes exprima sa lecture marxiste du film, quand ses contradicteurs expliquèrent pourquoi, à leur avis, le film avait obtenu le Prix de l'office catholique du cinéma (oui !).
Je me souviens que D. m'avait beaucoup amusé, qui déclara que les cathos s'aveuglaient de croire que le film leur faisait de la pub (!) quand il démontait, pensait-il, le "système chrétien". Il est vrai qu'on est à des années-lumière des superproductions hollywoodiennes et de leur Technicolor saint-sulpicien*.
Des années après, j'en lis une critique dans un site que j'estime, qui va un peu dans le même sens, et se trouve très voisine de mon approche du meilleur film jamais réalisé, selon moi, sur le sujet.
Je vous en recommande la lecture, ici : clic 


DVD Carlotta, d'excellente qualité, autour de 10 € : un bel investissement.

* À l'exception, peut-être, du Roi des rois de Nicholas Ray (1961), qui, bien que bridé, sans doute, par la production, n'en occulte pas l'aspect politique. Et puis, Jeffrey Hunter, hein...



3 commentaires:

  1. D'emblée un peu aride. Et puis on se laisse envouter.

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  2. Bon article et vaste débat... J'ai quand même le sentiment que les relectures, marxistes et/ou spiritualistes, sont bien passées de mode. Tant mieux ! Je préfère une œuvre d'art brute à toutes les savantes exégèses.

    Concernant Pasolini, je pense que, sans la dimension homo-érotique de l'épopée christique, culminant à la Passion, il ne se serait jamais embarqué dans cette aventure assez hasardeuse, quant au résultat. En tant qu'Italien, le catholicisme coulait dans ses veines artistiques et ce fut peut-être une manière de s'en "purger".

    Il est spirituellement plus abouti (si ce n'est accompli) lorsqu'il incarne une sorte de Giotto dans le superbe Décaméron. C'est dans la matière de l'art qu'il s'élève, tout en comprenant que c'est une fantasmagorie illusoire (un peu comme Icare) lors du final sublimissime : "Pourquoi réaliser une œuvre [d'art] ? alors qu'il est si beau de seulement la rêver..."

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  3. Le Décaméron est en effet à revoir d'un œil neuf.

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