vendredi 19 mai 2017

Gloria Emmanuel in exelcis deo


Bien qu'ayant voté pour lui, je n'emboucherai pas les trompettes à la gloire du nouveau président de la république française.
Primo, il y a plus agréable à emboucher par les printemps qui courent (et oui, il m'arrive de m'autoriser une grivoiserie !).
Secundo, même si je peux me satisfaire de voir arriver un ministre de la justice qui va causer quelques suées nocturnes à (au moins) trois justiciables de renom, je ne peux que réprouver la nomination d'un adversaire acharné du mariage pour tous (Darmanin)et, bien sûr, d'un premier ministre qui s'affirme sans ciller "de droite".
Cela dit, j'apprécie la nomination de Madame Nyssen à la culture et de M. Hulot (qui renonce à ses vacances) à l'écologie.
Bref, le président fait ce qu'il avait dit qu'il ferait, et ne commet pas l'erreur politique monumentale de Chirac en 2002 qui n'avait absolument pas tenu compte de la composition de l'électorat qui l'avait plébiscité contre le père Le Pen.
Nous avons tellement été habitués au grand n'importe quoi au cours des quinze dernières années, qu'on peut expliquer, à défaut de l'approuver, le comportement des médias bluffés par les premiers pas commentés comme "sans faute" du nouveau monarque.
De là à accompagner chaque action d'un concert de louanges sans aucun recul, d'en faire un saint laïque, de pousser des soupirs extatiques à chaque parole prononcée, de signer des éditoriaux en génuflexions mystiques, il y a un monde. Et l'on rappellera à mesdames et messieurs les journalistes les mots du grand Albert Londres qui coiffent le présent billet.
Les vicissitudes de la politique, les événements nationaux et planétaires à venir vont, sans doute, doucher quelque peu l'encensoir des thuriféraires de la pensée macronienne.
On se contentera d'espérer que le nouveau venu fera bien son boulot, qu'il saura écouter la colère qui gronde dans nos provinces (Paris étant l'exception qui confirme la règle), et faire en sorte de déconcerter les populistes de tout poil ; bref, d'apaiser ce pays malade de ses divisions.
Allez, on s'autorise encore un peu de rêve, ça fait pas de mal.

Faites gaffe quand même, M. Hulot !

5 commentaires:

  1. Il ne vous a pas échappé,Silvano, que tout le monde est loin "de pousser des soupirs extatiques" et que des couteaux assassins sont déja sortis de leurs étuis .
    Espérons surtout que notre nouveau président aura une majorité à l 'Assemblée Nationale.

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  2. Je ne suis pas certain qu'il faille souhaiter qu'il obtienne une majorité absolue à l'assemblée. Qu'il soit obligé de composer avec d'autres partis au cas par cas pour faire passer ses lois, ce qu'il saura très bien faire, redonnerait un peu de lustre aux parlementaires et lui éviterait de tomber dans les excès présidentialistes de ses prédécesseurs. Ce qu'il faut souhaiter, c'est que la droite n'ait pas la majorité absolue, l'obligeant à une cohabitation. Mais c'est peu probable et il a finement manœuvré pour cela, au prix de certains compromissions peu réjouissantes mais sans grande portée sinon symbolique vu les attributions ministérielles de ces personnes d'un autre temps et d'un autre univers.

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  3. La cohabitation est la pire des issues :une paralysie.
    Le changement de personnes me paraît une excellente chose;certaines ont un passé politique ancien , d' autres sont nouvelles, venues d'univers professionnels variés dans lesquels elles excellent.

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  4. Je le trouve aussi assez ridicule, le comportement des médias, même si la courtisanerie grégaire est un phénomène français auquel on est habitué depuis des siècles...
    Il n'en demeure pas moins que les partis politiques ont pris 50 ans d'un coup, s'accrochant encore à de vieilles lunes dogmatiques, dont la grande majorité des Français en rejettent la sclérose mentale.
    Il faudrait arrêter de croire au "messie salvateur", tandis que les masses ne demandent que cela - voir les phénomènes Mélanchon ou Le Pen.
    Enfin, puisque d'aucuns comparent Macron à Kennedy (avec ou sans le Viêt-Nam ?), rappelons sa célèbre sentence : "Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous... Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays !"

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