mardi 8 août 2017

Tyrolienne

Je n'ai pas rencontré, à l'hôtel, de vieille dame à caniche qui, pourtant, ne déparerait pas entre ces murs centenaires, vestiges d'une époque où la région faisait partie de l'empire austro-hongrois. Au contraire, les propriétaires ont su l'adapter aux temps modernes : il n'y manque ni le wifi ni la piscine, "chauffée" quand la température est moins clémente. Il y a un restaurant de plein-air, agréable, qui compte parmi son personnel au moins deux petits serveurs qui doivent faire le bonheur - visuel tout au moins - des amateurs d'anges, dont, on le sait, je ne suis pas : sans doute deux stagiaires en cours d'études dans l'école hôtelière la plus proche. On trouve aussi le "bar lounge" avec musique électro pas trop forte, mais j'y étais à onze heures du soir et ne peux m'en faire un idée précise ; à côté de moi, sans doute mon unique compatriote, dont la conversation au téléphone cellulaire échappe à toutes les convenances : malgré l'aspect "hipster" et le vocabulaire de la même eau, j'apprends, bien malgré moi, que ce jeune homme est musicien professionnel, et doit se dépatouiller prochainement, pour une prestation, d'un Schoenberg récalcitrant. J'ai envie de lui hurler que Schoenberg est récalcitrant par nature. C'est purement anecdotique au regard de la douceur du soir dans le recoin du parc de l'hôtel où j'ai trouvé refuge, fuyant le fâcheux et ses éclats de voix, consolé par une grappa locale d'excellente facture.
Je suis à Bolzano/Bozen, deuxième ville de la région dite Trentin Haut-Adige, mais aussi Tyrol du sud. J'y suis venu seul, pour y trouver un peu de repos, rassembler mes idées, en quête d'un silence dont j'ai oublié le bruit qu'il fait.
Un commentateur anonyme, hier, a résolu ma petite énigme : l'image, ancienne, montrait le Rittnerbahn/Ferrovia del Renon (ici on parle deux langues plus l'idiome local) que je vais emprunter sous peu, en touriste lambda, car, au sommet de sa course lente, le panorama est, dit-on, vertigineux !


1 commentaire:

  1. Schoenberg rébarbatif, comme son "Pierrot Lunaire, j'ai rien compris, Stockhausen qui m'a fait grincer des dents avec portes mal graissées, Boulez quand il ne dirige pas de manière géniale l'intégrale de Wagner, mais j'ai fini par apprivoiser le Concerto à la mémoire d'un ange d'Alban Berg , sans doute parce que le côté scientifique de la dodécaphonie me devient source d'inspiration....mais comme vous avez le chic de faire surgir chez le lecteur des envies de se replonger dans sa discothèque quoique la description de l'hotel et son charme italien vaut à elle seule "la recherche du temps perdu"

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