lundi 27 novembre 2017

Mon refuge




Et si on marquait une pause, épuisés de tout ce vacarme, de cette médi(o)(a)cratie, de ce tintamarre perpétuel, de cette vulgarité outrancière qui règne tout autour de nous en vociférations ultra-fortissimo, en m'atuvismes obscènes tous azimuts venant même, souvent, de sommités dont on attendrait le minimum de dignité, exténués que nous sommes -vous et moi sans doute- de tant d'informations reçues en désinformations subies que nous sommes incapables, par là-même, de trier ; oui, on a envie de crier "pouce !", de retrouver le calme, les vraies sensations et surtout pas le "sensationnel".
Et si on rangeait dans le placard des vanités ces petites "affaires" gonflées à bloc, données en pâture à la sacro-sainte Opinion, ces gesticulations en moulinets de matamores tournoyant dans l'air du temps, faisant du vent, du vent et puis plus rien.

Si l'on prenait le temps -prendre son temps, au fou !- de se poser, de se plonger voluptueusement dans un livre, d'écouter une musique douce, de la vraie musique, pas de celles dont on abreuve les moutons affamés de toujours plus de bruit.
On pourrait même l'écouter en somnolant, la laisser entrer en nous doucement et ce ne serait jamais une obligation, une agression, un viol.
Ce serait un andante de Mozart, mais aussi une mélodie des Beatles ou une ballade de Léonard Cohen.
L'andante pour moi serait le mieux, car sans texte pour me distraire de ma lecture ou de l'écriture, mais chacun ferait comme il le sentirait.

Comment faire entendre aux populations assourdies qu'il existe des musiques célestes qui savent aussi gronder telles des tonnerres de Zeus ou de qui l'on voudra, qui savent caresser, intriguer, désarçonner même, parfois, susurrer, rassurer, apaiser ?

Il faudra sans relâche expliquer, convaincre que, par définition, la musique est l'art de combiner harmonieusement les sons.
Combiner harmonieusement les sons.

Il faudra aussi retrouver le chemin que tracent les mots accolés les uns aux autres, dansant sur les pages d'un objet précieux que notre civilisation de l'amoindrissement a appelé "bouquin".
Pour cela, on devra s'absenter du temps présent, faire le vide en soi, se mettre en disponibilité totale, comme en apnée.
Recevoir ces dons en privilège, cette "littérature", ces autres musiques, est-ce un "travail" ?
Non.
C'est un refuge.

Sauf erreur, l'illustration est de Laura Perez Garcia qui vit au Havre, en France.

4 commentaires:

  1. Un petit coup de blues Silvano ? Vite un bon bouquin, si possible un peu sentimental mais un peu coquin aussi. Et si vous n'en avez pas de nouveau sous la main (gauche), pour quoi ne pas en écrire un ?

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  2. Le mien également. Nous devrions nous y retrouver :-)

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  3. Rassurez-vous, Ludovic, j'ai de quoi étancher ma soif de littérature. Écrire ? Pour l'heure, mes tentatives sont peu satisfaisantes.

    Jeromo, tous aux abris !

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