Je comprends pourquoi le film de Luca Guadagnino a reçu l'Oscar de la meilleure adaptation.
J'ai lu le roman d'Aciman pendant mes trop courtes vacances et je vais même jusqu'à dire - ce qui n'est que mon avis, on n'en déclenche pas une polémique ! - que le film parvient à gommer les aspérités de l’œuvre originale, laquelle ne parvient qu'à de très rares moments à émouvoir.
D'emblée, le simple fait d'avoir laissé la Toscane balnéaire à ses touristes pour situer l'action dans un petit patelin de la campagne lombarde est une excellente idée.
Pour le reste, la virée à Rome des deux amants (leur ultime partage) est gâchée par l'arrivée de personnages qui présentent fort peu d'intérêt.
Ivory le ressent, qui "délocalise" avec bonheur les derniers jours/nuits d'Elio et Oliver à Crémone, à Bergame et autres lieux de l'Italie du nord.
Les trivialités douteuses semées ça et là dans le texte original ont de toute évidence déplu à James Ivory (à moi aussi). Ainsi, l'adaptateur parvient à éviter les écueils, y compris dans la "fameuse" scène de la pêche que le roman détaille inutilement, non sans vulgarité.
L'épilogue, enfin, bouleversant au cinéma (presque tous en conviennent) s'étire interminablement dans le roman que l'on pourrait apprécier mieux, d'ailleurs, s'il était allégé d'une bonne cinquantaine de pages.
Il m'apparaît donc judicieux d'avoir adapté au cinéma un bon roman (resté sans écho lors de sa première parution) pour le sublimer ; c'est toujours mieux que d'assassiner des chefs-d’œuvre.
Cremona, le 25 avril 2018 |
A noter que le roman s'appelle, lors de sa première parution Plus tard ou jamais. On convient que ce titre n'est pas très sexy. Il disparaît, marketing oblige, pour devenir, avant la sortie écran, Appelle-moi par ton nom, puis Call me by your name, pour la sortie du film, phénomène du commerce des livres bien connu pour lequel le cinéma apporte un concours de poids. On convient également, les critiques qui suivirent sa parution en font part largement, qu'il est écrit parfois lourdement, même si son contexte fait apparaître des lieux auxquels on accorde le plus grand prix.
RépondreSupprimerJe comprends mieux, cher Silvano, pourquoi vous êtes passé par Bergame, comme annoncé le 29 avril. C'était donc pour y interpréter les Années de pèlerinage, en souvenir d'Elio et d'Oliver. Vous étiez particulièrement inspiré. J'applaudis avec ferveur.
RépondreSupprimerJ`ai fait commentaire sur la traduction au portugais, au Brésil, mauvaise; lá j`ai reproduit le texte du Gay Cultes. Voir arthurlacerda.wordpress.com .
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d'accord. Jet un coup d'oeuil sur ma critique: https://morefreedomfries.blogspot.fr/2017/11/call-me-by-your-name-3-our-review.html Ciao, Michael
RépondreSupprimer@Arthur : j'ai lu, merci !
@Michael : dommage que vous n'ayez pas mis la fonction "translate" dans votre blog !