mardi 3 juillet 2018

Air du temps et autres agaceries

Simone Veil


L'une des raisons pour lesquelles, il y a longtemps déjà, je quittai la "côte d'azur", fut la montée en puissance de l'extrême droite sous le ciel bleu de la Riviera.
Simone Veil faisait partie de ce qu'un commentateur breveté appela dimanche la "droite humaniste". Ce n'était pas du tout mon ressenti en cette époque où elle côtoyait au gouvernement des "humanistes" tels qu'un Michel Poniatowski, ministre de l'intérieur dont ceux qui furent des jeunes gens sous son pouvoir un tantinet policier se souviennent cuisamment, car, en des temps où les "basanés" étaient moins nombreux, le délit de jeunesse était chaque jour traqué par la flicaille giscardienne.
En revanche, le soutien au combat de cette femme pour que soit enfin reconnu le droit à l'interruption volontaire de grossesse nous apparaissait légitime.
J'entendis un jour un facho avéré de notre riante station balnéaire l'appeler "la salope".
C'était suffisant pour que cette femme d'honneur ait droit à mon profond respect.

Guetta (pas David, l'autre !)


Détesté par la droite dure et par l'extrême gauche, Bernard Guetta, le chroniqueur géopolitique de France Inter cesse sa participation à la matinale de cette radio après cette dernière semaine, à la grande satisfaction - si l'on en juge par les commentaires sur le site, notamment, du Figaro - de ces deux parties de l'opinion.
Pour la droite, l'homme est un gauchiste, pour la gauche un va-t-en guerre, suppôt des marchands d'armes, et, pour les deux, un "européiste" acharné dans le droit fil de cette Madame Veil que toute la France honore d'un même élan nous dit-on.
C'est une voix reconnaissable entre toutes, de celles qui vous sont familières à l'heure du café, que l'on écoute plus ou moins attentivement, l'esprit encore embrumé, mais qui font résonner, de par leur tonalité éminemment radiophonique, une musique agréable qui, d'accord ou pas, manquera au fidèle auditeur que je suis.
Dans sa chronique d'hier, où fut annoncé officiellement son départ, Guetta manifesta son inquiétude face à la montée des nationalismes en Europe et au retour d'un impérialisme américain porté par le grotesque et maléfique Trump.
Il y avait dans son intervention des accents qui me firent penser au Monde d'hier de Stefan Zweig.

Stop et fin ?  


En même temps, Celeos arrête son blog Véhèmes.
Ou l'interrompt momentanément : en la matière, on ne peut jurer de rien, ayant souvent vu rejaillir le feu d'anciens volcans qu'on croyait éteints à jamais.
Certain(e)s nous disent que nos deux journaux numériques sont complémentaires. Je le pense aussi. Nous eûmes quelques divergences, et non des moindres, une vraie fâcherie suivie d'une réconciliation de raison, suite à un emballement quelque peu surréaliste autour d'une œuvre cinématographique, et des désaccords politiques pendant et après l'élection présidentielle de 2017.
Il est tout de même surprenant que Celeos nous prive de ses salubres véhémences au moment où l'état du monde s'aggrave à un tel point que ce président Macron qu'il exècre apparaît comme un moindre mal, cernés que nous sommes, en Europe, par les apprentis-sorciers de la droite extrême, quand les 18-25 ans (y compris des gays !) votent  de plus en plus pour le parti "national".
Mais Celeos n'est pas, lui, de nature à transiger, à adopter la position "centriste" (j'ai du mal moi aussi avec le terme !) affichée par un président qui a simplement intégré qu'on vivait dans un pays de droite et "fait avec" au détriment des plus défavorisés.
À la suite d'un billet sur l'Aquarius, j'ai supprimé des commentaires applaudissant Salvini, ce qui démontre que le fascisme recrute aussi chez des gays non-comprenant, ou peu instruits de ce que les adeptes de ces idéologies ont fait subir aux populations homosexuelles par le passé. Le type s'attaque aux migrants et, vite fait, dans la foulée, aux Roms, ce n'est qu'un début.
Quant à Celeos, l'homme à la plume (parfois trop, en ces temps supersoniques) féconde, aux indignations souvent légitimes, aux inserts vidéo bien choisis, on lui dit "à bientôt", non ?

Angélique et sportif, c'est rare ! 



Fort heureusement, pour nous consoler il y a les anges, tels ce petit footballeur, auteur d'un exploit qu'il assume avec une modestie qu'on voudrait pouvoir apprécier chez la plupart de ses petits camarades de jeu.
Benjamin Pavard, c'est son nom, non content d'être joli garçon, poli, pas con, (qualités qu'on voudrait pouvoir apprécier, etc.) m'a touché, au hasard d'un zapping, quand, les sanglots dans la voix, comme Rod Paradot recevant son César en 2016, il exprima son bonheur d'avoir marqué un but qui semblait (je suis peu au fait des règles de ce jeu) décisif pour son équipe.

   

4 commentaires:

  1. Haha, je suis moi aussi peu au fait des subtilités du football, sport que j'apprécie fort peu, mais j'ai néanmoins découvert ce garçon au détour d'un zapping, où un coéquipier lourdingue s'amusait à le comparer à un improbable personnage de blockbuster franchouillard (un Tuche), juste en raison de ses bouclettes, pffff... Je me suis tout comme vous empressé de le trouver fort joli!
    Yamazek

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  2. Benjamin Pavard n'a rien de ce qu'on déteste dans le foot, et c'est pour ça qu'on l'aime.
    Dommage pour Véhèmes : je n'aimais pas tout, et les textes étaient souvent très longs malgré un vrai talent d'écriture (mes yeux fragiles protestent quand je les fatigue par écran interposé).
    Pour madame Veil, un grand respect, même si je ne partageais pas ses opinions politiques. J'étais trop jeune pour me réjouir lors du vote de sa loi, mais je salue son combat.

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  3. Ma visite hebdomadaire chez Silvano est un régal une fois de plus, merci...lvano !
    Jules

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