mercredi 1 août 2018

Lucca

Derrière "le mura", la "passeggiata"
Vous rencontrerez peu, ici, de maniaques du selfie à destination d'Instagram, peu de tongs (les pavés sont hostiles à la matière plastique) et pas de voitures bruyantes et polluantes : le centre est interdit aux véhicules à moteurs.
Après trois jours calamiteux à Naples où tout semblait s'être ligué contre le pauvre petit Silvano (bouffe infâme, vol de mes espèces dans le bus après savant encerclement par trois vieux truands), qu'il fut bon de jouir du calme de la belle cité toscane où, comme à Siena (Sienne), le touriste s'adapte respectueusement au lieu, comme imprégné de son passé, ce qui induit, en mutuelle courtoisie, que le commerçant, à de très rares exceptions près supposé-je, rend la pareille en n'estourbissant pas le visiteur à coups d'additions assassines.
Un peu de San Michele
Le chant des oiseaux au réveil est un luxe d'autrefois, qui vient en contrepoint du paysage qui s'offre à mes yeux en ces instants : au loin, les plaines et les monts de Toscane, et, toute proche, la tour du Duomo di San Martino et les fortifications qui bordent la passegiata (promenade languide) traditionnelle de la toute fin d'après-midi.
Entre deux visites, se reposer à l'ombre, voir passer cet adolescent magnifique à la démarche de danseur qui ne trébuche même pas sous le regard qu'il sent peser sur lui, savourer une "birra alla spina piccola" (bière pression dans un verre de 20 cl) : le plaisir, enfin.
Lucca est aimable au musicien, qui vit naître et fleurir Boccherini, l'immense Puccini ou Catalani : il y a toujours, ici, de quoi abreuver votre soif de musique, dont de jolies soirées dans l'église San Giovanni reconvertie en salle de concert.
Pour les amateurs de rock et de pop-music, le festival d'été, sur la Piazza Napoleone (l'empereur, grâce à sa sœur Elisa, a laissé un bon souvenir par ici) a accueilli ces jours derniers Elton John et Roger Waters ; j'ai assisté au concert épatant de Marcus Miller, bassiste qui joua dans le Tutu de Miles Davis, entouré de musiciens exceptionnels avant de céder la place à une Norah Jones... soporifique.
Les plaisirs de la table, comme souvent dans la région, ne furent point négligés, la cuisine du pays étant à la hauteur de sa réputation.
À découvrir si vous êtes dans le coin, le restaurant Giglio sur la place du même nom, déserte le soir, hormis cette terrasse très fréquentée : des spécialités locales, certes, mais aussi quelques audaces fort bien venues, et une cave remarquable.
La gentillesse est en prime, plus qu'appréciée.

Œuvre de Deredia sur la Piazza dell'Anfiteatro
Ce cher Puccini
San Frediano

6 commentaires:

  1. non dimenticare Luigi Boccherini!

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  2. Je suis un fidèle lecteur de votre blog. J'en apprécie l'élégance, la pondération et la qualité des sujets que vous traitez. Autre raison de ma fidélité, votre goût immodéré (que je partage) pour l'Italie.
    Pardonnez ce qui vous paraîtra peut-être une insupportable cuistrerie, mais je vais me risquer à corriger deux (très rares dans vos textes) erreurs d'italien.
    1. "Passeggiata" s'écrit avec 2 "g".

    2. Le mot "muro" a deux pluriels. L'un masculin "muri", dans le sens de "murs" d'une maison, par exemple.
    L'autre pluriel est féminin "mura", dans le sens de "remparts" d'une ville. L'article donc de ce deuxième pluriel est don "le", et non pas "la".

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  3. René, je bats ma coulpe : deux fautes en une seule ligne ! J'en rougis de honte. Merci d'avoir promptement réagi.

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  4. Xersex : je ne l'ai pas oublié !

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  5. Un contemporain de Luigi Boccherini a dit un jour: «Si Dieu choisissait un homme comme témoin de la musique, il choisirait Haydn, mais s'il voulait entendre un musicien terrestre, il choisirait Boccherini».

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  6. en fait "Tutu" est une composition DE Marcus Miller...
    ce cher Miles avait un peu trop tendance à dissimuler ses collaborateurs... ce qui n'enlève évidemment rien à son génie... au contraire, même...

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