Pour les plus impatients, début du concerto à 5:10
Après le concert clinquant offert hier soir aux téléspectateurs du service public pour la bonne cause, celle de la restauration de Notre Dame de Paris, où parut le désormais inévitable Lang Lang, devenu LE pianiste "classique", qui joue aussi du Yann Tiersen, mais interpréta (heureusement !) une Rêverie de Debussy d'une belle intensité, il m'est un bonheur mêlé de regrets de me souvenir de l'immense talent de "vulgarisateur" du grand Leonard Bernstein, très grand chef, très grand compositeur, très grand pianiste, très grand pédagogue, qui sut, grâce à ses "concerts pour les jeunes" faire entrer la musique dite "grande" dans les lucarnes de millions de foyers américains au cours des années 50/60*.
Ici, même si l'on ne pratique guère la langue de Trump (pourquoi toujours Shakespeare, hein ?), on comprend tout l'intérêt de sa démarche pédagogique sans afféteries ni didactisme. Tout se fait limpide grâce à ses explications de nature à convaincre l'adepte le plus borné de M Pokora que Jean-Sébastien Bach est l'un des plus beaux cadeaux offerts à l'être humain depuis que ce monde est monde.
Avec, ici, un Glenn Gould au mieux de sa forme dans ses 28 ans, la complicité est évidente, qui les fera se disputer, peu de temps après cette "captation" du Concerto en ré mineur de Bach, lors de l'enregistrement du Premier concerto de Brahms. Mais c'est une autre histoire sur laquelle je reviendrai un jour si vous voulez.
Désolé pour les contempteurs de Gould, mais ses enregistrements des Concertos de Bach n'ont toujours pas trouvé celui qui surpassera ce sens du phrasé et de la "diction" qui caractérise les versions du Canadien. C'est comme pour les Variations Goldberg des années 80 : on essaie, mais ça veut pas.
* On relèvera au passage, en mode "vieux con" assumé, que ce genre d'émission était diffusé à heure de grande écoute par la CBS. De même, en France, où les chaînes privées n'existaient pas, on pouvait accorder une "part de cerveau disponible" aux concerts diffusés le dimanche après-midi avec, excusez du peu, des Samson François, des Michelangeli, des Fournier ou des Casals dont mon abonnement à l'INA me permet d'entretenir le souvenir mélomaniaque à loisir.
Chez vous, Silvano, il y a toujours à apprendre et à rêver. Bon dimanche de Pâques !
RépondreSupprimerJules
Un ami très cher dirigeait les concertos de Bach de son piano. Il aurait certainement aimé être dirigé par l’immense Bernstein et le beau Lenny l’aurait certainement beaucoup aimé en tant que musicien et aussi en tant que jeune homme qui devait comme lui dissimuler le plus possible ce que l’on craint un peu moins d’afficher aujourd’hui…et encore, pas partout dans le monde.
RépondreSupprimerMerci, Jules D.
RépondreSupprimerLudovic, toujours pertinent !
Je sais très bien qu'il s'agit de styles et d'approches très différents, mais je préfère définitivement Karl Richter. Rien ni personne ne surpassera ses interprétations au clavecin, ses concerts, ses œuvres sacrées.
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