mercredi 22 mai 2019

"Agostino", dans "l'enfer" des cinémathèques


Inceste, homosexualité, pédérastie (et aujourd'hui, on emploierait plutôt le terme "pédophilie" !)...
On ne manquait pas d'air dans l'Italie des années 60.
Témoin ce film de Mauro Bolognini, d'après Alberto Moravia, où l'on assiste au passage de l'enfance à l'adolescence du jeune Agostino qui donne son titre au film.
La production et la diffusion de ce genre de film serait impossible de nos jours, ou, tout au plus, vouée aux circuits parallèles.
On sent d'ailleurs que Bolognini, qui n'était pas un "petit" cinéaste, est mal à l'aise avec son scénario. Évoquer la sexualité adolescente est très casse-gueule, et il faut l'adresse d'un Téchiné, chez nous, pour éviter les embûches inhérentes à l'exercice : à quel âge commence la sexualité, et à quel âge est-il acceptable de la montrer sur un écran ? Ces questions habitent l'auteur d'Agostino, auxquelles il est bien incapable de répondre ; en toute logique.
On appréciera le lieu de tournage, Venise et son Lido, admirablement photographiés en noir et blanc, que Visconti magnifiera quelques années plus tard.
Dans le rôle de la mère, Ingrid Thulin, que l'on retrouvera dans Les damnés, chez Visconti également.
Curieux film, en tout cas, où l'on oscille entre Luchino V. (le Palace où résident le garçon et sa mère, le Florian de San Marco) et Pier Paolo Pasolini pour la peinture des ragazzi perdus de la lagune, le tout sur la première Gymnopédie de Satie allègrement pompée par Rustichelli, et sans mention du compositeur original au générique.
Un ofni (objet filmé non identifié), donc, donné ici en version originale d'après une cassette VHS, d'où la qualité relative : le film n'est pas disponible sur un autre support.
Si l'on comprend quelque peu la langue de Dante, et si l'on n'est pas rebuté par le sujet, on passera 82 minutes pas inintéressantes : 



Synopsis :
Agostino, jeune garçon de 12 ans, éprouve une passion à la limite de l'inceste envers sa mère. Ils passent ensemble un mois de vacances à Venise. Renzo, l'amant de circonstance de sa mère, bouleverse la vie affective du jeune garçon qui la pensait inaccessible au désir et toute à lui. Le garçon, par défi, se lie avec une bande de ragazzi, gamins de la lagune, livrés à eux-mêmes, et qui ont pour chef Saro, un homme qui est attiré par Agostino. Cela provoque une forte jalousie du jeune amant de l'homme et entraîne les moqueries des garçons de la bande. Cet été sera pour Agostino un passage de l'enfance à l'adolescence et une perte de ses illusions.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bonjour. Ce blog rédigé bénévolement ne fait pas partie de ces réseaux "sociaux" où, sous couvert d'anonymat, on vient déverser ses petites ou grosses haines. Les commentaires "ronchons" ou égrillards ne sont pas publiés, de même que ceux dont le pseudo contient un lien menant vers un blog ou site pornographique. Signez d'un pseudo si vous voulez, sans en changer, de façon à ce que nous puissions sympathiser, merci !