mardi 22 octobre 2019

Automneries 2019, "numero cinque"

Les anges de la balle-au-pied



Je fus aimanté par ces anges jouant aux arènes de Montmartre un jour d'errance en solitaire d'avril 2018.
Loin de m'en vouloir de les observer puis de les photographier, ils m'adressèrent des sourires comme on envoie des baisers, pensant peut-être que c'étaient leurs exploits footballistiques qui avaient suscité mon intérêt.
Ce qui n'en est pas moins piquant.

Ils m'adressèrent des sourires comme on envoie des baisers

La vieille dame au violon


À Cremona, chez Stradivarius
Je ne sais plus si j'ai conté ici ce beau souvenir du printemps passé, ce trop court séjour dans une Bretagne en micro-climat, non loin de Lorient, où, me dit mon hôte, il fait beau trois fois par jour : cet ami de longue date me pressait depuis longtemps de rencontrer sa mère, vieille dame de quatre-vingt dix ans encore très alerte, musicienne de profession autrefois et donc musicienne à jamais.Dans cette maison du bord d'océan se languit un vieux piano Gaveau presque juste, sur lequel je jouai pour elle tout ce qui me passait par le cœur, pièces connues ou moins parcourues, dont elle connaissait chaque note, chaque silence, chaque nuance, chaque indication de phrasé. Percluse de rhumatismes dans cette période, elle fit tant et tant pour les oublier, que nous nous quittâmes après avoir joué ensemble - elle au violon, moi au piano - la musique du film La liste de Schindler que John Williams a signée pour Spielberg, mélodie digne des plus grands airs du répertoire dit "classique".
J'évoque à nouveau celle qui est devenue une amie de toujours par la grâce de la musique partagée, car la semaine prochaine j'irai à Crémone (Cremona), la ville de Stradivarius, la capitale moooooondiale du violon, avec son fils : il pourra ainsi lui rapporter un souvenir pour son quatre-vingt onzième anniversaire et un cadeau de ma part pour qui ces quelques jours sont inoubliables.


Christophe Honoré l'enchanteur


Vincent Lacoste et Camille Cottin, photo de tournage.
Ce n'est certes pas son meilleur film, mais Chambre 2012 possède une charme particulier dû principalement, selon moi, au concept scénaristique très original qui transforme les affres de la vie d'un couple vieillissant en fable sautillante, un peu dans la veine, parfois, d'un Michel Gondry, quand ce dernier est au meilleur de son inspiration.
Ça file, ça virevolte, ça vaudevillise un tantinet, et donc, de fait, ça vous prend dans ses bras pour un moment de cinéma qui ne se la pète pas, où l'on se love tranquillement en pays de bienveillance, ce qui, par les temps qui trépident, hein...
Et puis, nonobstant le talent et la grâce de Chiara Mastroianni, le jeu intelligemment (naturellement ?) flegmatique de Benjamin Biolay, la perversité de Camille Cottin, le choix judicieux de la Sonate K466 de Scarlatti et du Could it be magic de Barry Manilow (mais aussi, un peu beaucoup de Frédéric Chopin !), et puis, disais-je, il y a Vincent Lacoste, tant adulé de moi et d'autres garçons sensibles qu'il a conquis à jamais dans le précédent film du sieur Honoré*, épatant, finaud, magnifique, talentueux et doté, de surcroît (je me lâche !), du plus beau cul du cinéma français, ce qui justifierait presque l'organisation d'une pétition pour le rétablissement immédiat des "cinémas permanents" d'avant, où l'on pouvait rester à toutes les séances si on le désirait.
Bref, ne faites pas la gueule, détendez vous : ce film vous y aidera.
Et puis, Scarlatti, n'est-ce- pas ?


Domenico Scarlatti, Sonate K 466 - Vladimir Horowitz, piano.

* Plaire, aimer et courir vite


RIP, Frédéric !

Des fleurs, toujours. 

Jeudi dernier 17 octobre était la date anniversaire de la mort de Frédéric-François Chopin qui s'éteignit à Paris en 1849 à l'âge de 39 ans.
Si cher au cœur des mélomanes et des pianistes du monde entier (il fut le premier à exploiter les possibilités du piano "moderne"), l'artiste majeur de la période romantique fit l'essentiel de sa carrière à Paris où il repose dans le cimetière du Père Lachaise. Selon ses dernières volontés, son cœur a été séparé de son corps pour être transporté à Varsovie où il se trouve dans un pilier de l'église de la Sainte Croix.
Jour après jour depuis le jour de son inhumation, la tombe du Père Lachaise est ornée de fleurs déposées par la foule d'amoureux de la musique et de musiciens qui l'adulent pour l'éternité.
Pour écouter Chopin, entre autres grands pianistes, j'ai une tendresse particulière pour Arthur Rubinstein.


Un peu de gloire, beaucoup de douleur


J'ai revu, comme prévu, le film de Pedro Almodovar, en Blu-ray d'excellente facture, en compagnie d'un jeune ami (bluffé !) qui l'avait manqué lors de sa sortie.
La scène "émoustillante" vue par ici maintes fois, arrive finalement assez loin dans le film ; mon souvenir n'était pas très précis.
Mais tout ce qui précède cette scène et tout ce qui la suit est purement génial, et je pèse le mot !
Bonne nouvelle : Pedro est de retour !
Et Antonio aussi !
Antonio Banderas : a-t-il jamais été meilleur ?

Cadeau.


C'est la chanson (ici, en direct et en public) qui accompagne l'un des grands moments du film de Christophe Honoré Chambre 212 (voir plus haut) : 


Crédits : comme on peut le constater, tant elles sont de qualité moyenne, j'ai fait les photos insérées dans ces automneries.
Sauf la dernière : 

Garçon fumant à sa fenêtre | Daniele Sartori, Montmartre 2010

4 commentaires:

  1. Revoir le film d'Almodovar est bien dans mes projets mais aussi revoir celui de Dolan et débattre avec vous et tous vos amis cinéphiles sur le palmarès de l'année que nous évoquions il y a peu, car il me semble que nous tenons là un redoutable prétendant au podium. Mathias et Maxime est un des plus beaux films et un des plus intelligents sur le même sujet qui nous tient à cœur et au corps... (et la critique de Télérama une des plus mauvaises qu'on puisse lire bien qu'elle l'encense!)

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  2. Un seul commentaire (de qualité certes) malgré tout le soin que vous apportez à ces billets d'automne ! Alors, je me lance et vous dis toute ma gratitude pour votre travail. J'ai bien aimé Chambre 12, et nous nous retrouvons sur l'admiration pour les qualités de Vincent Lacoste. Toutes. Continuez : je suis sûr que beaucoup n'osent pas commenter.
    Julien

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  3. Bien sûr Julien, il faut se lancer ! (et merci pour le compliment au passage). Silvano nous offre plus que de belles photos d'anges avec ou sans ailes mais un tiers lieu (mot valise à la mode) de convivialité à la fois gay, intergénérationnelle, décontractée mais polie et des articles très documentés sur la musique, sur les films, sur l'Italie que l'on aime et sur un tas d'autres choses. Il est indispensable d'arroser de nos commentaires cette belle et rare fleur qu'il fait s’épanouir chaque jour dans le désert surpeuplé de la toile.

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  4. Barry Manilow quand la couleur existait encore... Émotions, merci. Rénato

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