samedi 19 octobre 2019

Peter Watson, l'ange oublié


Sur cette photo de la fin des années 30, le photographe et créateur de costumes pour films Cecil Beaton, le multi-millionnaire et play-boy gay Peter Watson et son amant de l'époque, le scénographe Oliver Messel. 
Watson (1908-1956) n'aura laissé que des notes de bas de pages dans les ouvrages de l'époque sur ses amis plus célèbres : il fut pourtant un collectionneur d'art et mécène qui finança de jeunes peintres britanniques tels que Freud, Francis Bacon et John Craxton. Il apporta également des subsides à la revue Horizon dont les moindres des contributeurs avaient pour noms Christopher Isherwood, WH Auden, George Orwell, Graham Greene, Bertrand Russell et Virginia Woolf.
Oliver Messel et un Peter Watson toujours vêtu avec recherche
En fin de compte, ce brillant personnage, mort à l'âge de 48 ans, fut l'amour d'une vie pour Cecil Beaton avec lequel il entretint une amitié purement platonique !
Pour Beaton, dont le désir ne fut jamais assouvi alors que Watson ramassait des garçons à la pelle dans les boîtes de Londres, Paris, ou Berlin, "Peter", possédait "une beauté bestiale et subtile ... et ses fesses, sa maigreur et ses longues jambes et ses bras tendus, son cou et ses grosses mains en font un idéal".
Watson est mort chez lui, dans son bain, dans de mystérieuses circonstances en 1956, peut-être des mains de son amant du moment.
Très en deçà de la mort idéale qu'il aurait souhaitée, déclarant au début de la guerre froide "lorsque la bombe à hydrogène explosera, je veux me désintégrer dans… une poussière constituée de plâtres de la Renaissance, de tables de William Kent, de Picasso, de brandy et d'Alban Berg"

 L''artiste russe Pavel Tchelitchew  peint Peter Watson assis
© Archives du studio Cecil Beaton chez Sotheby's
Au Royaume Uni, Adrian Clark et Jeremy Dronfield ont publié en 2015 une biographie visant à faire sortir le beau Peter de l'oubli, sous le titre Queer Saint (Ed. Métro).
L'ouvrage n'a pas été traduit en français.

2 commentaires:

  1. Il me semble qu'un certain blog dont vous ne cautionnez pas la ligne éditoriale (souvent à très juste titre) suive d'assez près votre travail, ces derniers temps... Travail qui, il est vrai, est assez inspirant! Mais je le préfère chez vous.
    Yama Zek

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  2. Pardon de répondre tardivement, Yama Zek : je suis allé y voir ; son billet est néanmoins plus complet que le mien, même si vous préférez (c'est gentil de me le dire) la douceur de mon foyer aux "verts paradis" qui peuplent le blog de mon confrère.

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