dimanche 8 décembre 2019
Cadeau : Camille et Lucas, faits pour s'entendre
Proposé par Arte tout récemment, le Cinquième concerto pour piano et orchestre (L’Égyptien) est une splendeur qui infirme les points de vue snobinards qui réduisent Saint-Saëns à son Carnaval des animaux, lequel demeure encore de nos jours une oeuvre d'une indéniable portée pédagogique .
Le jeune pianiste Lucas Debargue, déjà célébré dans ce quartier, sait en faire miroiter toutes les subtilités dans cette superbe interprétation avec la Philharmonie de Dresde dirigée par Bertrand de Billy.
J'ai signalé également ici la très belle version précédée des troisième et quatrième concertos enregistrée par Alexandre Kantorow (BIS) sous la baguette de son papa Jean-Jacques : belle association de bienfaiteurs.
Retour en grâce, donc, pour ce bon Camille : il y a une justice.
J'insère la vidéo du Concerto dans son intégralité ci-dessus, mais on peut également aller sur le site d'Arte pour voir la "totale" : répétitions, concert et commentaires éclairés de L.Debargue sur ce concerto qui demande une sacrée technique. Attention, c'est en ligne jusqu'au 28 décembre.
C'est par ici.
8 commentaires:
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Belle interprétation que celle de l'excellent Lucas Debarge… mais j'ai dans l'oreille celle des Kantorow père et fils, plus nerveuse, plus fiévreuse même. Difficile de se défaire de ce que l'on écouté déjà tant de fois. Bon dimanche Silvano. Pierre qui roule.
RépondreSupprimerPierre : "Debargue" (lapsus ?).
RépondreSupprimerC'est la version des Kantorow que j'écoute le plus souvent. C'est pour cette raison que j'ai cru bon de rappeler son existence dans ce billet.
Vous avez déjà publié un commentaire dans lequel je disais l’estime mesurée dans laquelle je tiens la musique de Saint-Saëns. Il serait malséant d’en remettre une couche cette année de commémoration alors que de merveilleux pianistes lui rendent hommage. Ce que je crois est que ce musicien, assez méchamment décrié naguère comme académique, prend aujourd’hui une revanche qui n’est qu’une victoire à la Pyrrhus. Les mélomanes classiques sont une espèce menacée. Ils ne peuvent se maintenir dans la biodiversité culturelle qu’en mobilisant toutes leurs forces, qu’en thésaurisant toutes leurs richesses, l’or des très grands, Bach, Mozart, Beethoven pour ne citer que trois géants parmi cent autres au moins, l’argent et le bronze des moyens et petits maîtres qui nous enchantent servis par des interprètes de plus en plus irréprochables (pas tous quand même !). On situera Camille, le mal aimé, à tel niveau de l’échelle selon affinités, mais surement pas tout à fait en haut. Son mérite incontestable est d’avoir duré assez, comme il le prévoyait d’ailleurs, pour être encore écoutable et écouté aujourd’hui. Ne boudons pas notre plaisir. Nous n’aurons pas tous les ans un Saint-Saëns et un Offenbach à honorer. Pour ma part…
RépondreSupprimerMerci pour le cadeau dominical.
RépondreSupprimerMon goût pour l'orgue m'a toujours fait dresser l'oreille quand dans ce Concerto, le pianiste renforce des harmoniques naturels et obtient une sonorité magique. Ravel utilisera un procédé analogue dans son Boléro.
Ludovic : j'avais oublié ce commentaire quand j'ai rédigé ce billet. Il est évident que les trois compositeurs que vous citez s'imposent amplement si on se livre au jeu des classements. Je passe plus de temps en leur compagnie, ou celle de Brahms, Schubert, Mahler, par exemple, qu'avec ce Saint du jour.
RépondreSupprimerQuel plaisir de lire des avis aussi clairement rédigés.
Henri Goraieb le grand pianiste libanais âgé aujourd’hui de 84 ans raconte qu’après la Dernière Guerre, la grande interprète des concertos de Saint-Saëns était Jeanne-Marie Daré. Quand elle est venue les jouer à Beyrouth, elle portait une robe tellement décolletée dans le dos que le journal local a écrit : « Mademoiselle Daré a été acclamée dans « l’Egyptien » de Saint-Saëns ; elle l’a joué avec un piano devant et rien derrière ! » Doit-on suggérer ça à nos jeunes rivaux, Alexandre et Lucas, pour les départager ?
RépondreSupprimerBelle anecdote, Ludovic : merci !
RépondreSupprimerj'aime la Symphonie N.3 in ut minor, Op.78 avec orgue, surtout!
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