mardi 25 février 2020

Rome : escaliers fliqués

La police romaine dans une tâche des plus enthousiasmantes.
Certes, l'attitude des touristes venus en masse photographier (on ne dit plus "visiter") la Ville Éternelle, est souvent, ici comme ailleurs, irrespectueuse, grossière, lourde de conséquences néfastes pour les lieux historiques que l'on restaure coûteusement, comme ce fut le cas, récemment, des escaliers de la place d'Espagne que l'on gravit pour accéder à Trinità dei Monti et, plus généralement, à la Villa Borghese. Il est vrai que le comportement des modernes vandales, ceux qui, par exemple, croient pouvoir casser la croûte au bord de la Barcaccacia, chef-d'oeuvre du Bernin quasiment détruit il y a peu par des supporteurs de foot embierrés, appelle les municipalités à prendre des mesures répressives.
Il est vrai aussi que le grand escalier, avant la restauration, logeait un magma humain qui imposait un véritable gymkhana à qui voulait l'emprunter conformément à sa destination initiale : monter à Monti.
Devant les flics romains dont la tâche enthousiasmante, sans aucun doute, consiste à dissuader les consommateurs de sandwiches de souiller les abords de la barque, et les fatigués de s'asseoir sur les fameuses marches, j'ai repensé au début du sublime navet de 1961 The roman spring of Mrs. Stone (Le visage du plaisir, titre français racoleur) d'après le roman de Tennessee Williams allègrement esquinté par un réal de seconde zone, mais dont le générique nous montre le fameux escalier où sont négligemment allongés des ragazzi dont on peut supputer qu'ils ne sont pas là dans le seul but de bayer aux corneilles. D'autant que le personnage principal, joué par Warren Beatty, est un gigolo qui séduit une actrice en fin de carrière qu'interprète Vivien Leigh. Les garçons de l'escalier figurent notamment sur l'affiche du film, et j'ai retrouvé une capture d'écran pour vous permettre d'apprécier que, de Tennessee, il reste finalement quelque chose.
Je suis donc farouchement pour que l'on rende les marches... aux seuls anges romains alanguis, tels ceux des illustrations ci-après.


On peut rêver de cette restauration-là...


4 commentaires:

  1. Sur ces marches j'ai le souvenir d'une somptueuse cascade de fleurs. Au printemps sans doute. Pas vu les anges, hélàs !
    JBBD

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  2. Escala di spagna - and no mention, much less discussion of it as the death site of "one whose name was writ in water". (No mention also of "Vacances Romaines" with Audrey Hepburn and the flower scene on the steps.)

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  3. C'est mon parti pris : sortir, pour une fois, de "Vacances romaines" dont les posters s'affichent à longueur de boutiques dans tout Rome.
    Pour ma défense, si besoin était,je suis fan absolu d'Audrey que j'ai mise en vedette bien des fois, ici, depuis 2007.

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