jeudi 23 juillet 2020

Des nouvelles du front (qui va mieux)

Débarrassons-nous du désagréable : les bleus, le front, le crâne, le nez, ces petites choses sont en voie de rétablissement, grâce à vos vœux sans nul doute.
Dimanche matin, une douce amie, infirmière de son état est venue en découdre. Entre ses mains expertes, les fils se sont défilés. Assis dans le canapé, j'eus l'impression d'être chez le coiffeur. Ce fut beaucoup moins désagréable que la séance de couture aux urgences huit jours auparavant.

Mon emménagement, jeudi dernier, s'est passé avec la sérénité supposément requise (c'est moi qui l'avais requise, peine perdue !) : nuit sans sommeil, et sur le pied de guerre à l'aube.
Me voici dans mon nouvel appartement parisien ; je n'écris pas "installé", car je suis entouré de cartons difficiles à déplacer pour un Silvano encore handicapé : Saint Arnica, priez pour nous !
Après mon "frère" grec, constamment présent à mes côtés depuis l'accident, c'est mon ami, mon fils, celui qui n'aime pas qu'on me fasse des misères, qui va prendre la relève. L'ami grec étant parti au pays des Hellènes (et les garçons ?) - quoi de plus normal ? - le petit, rompu aux disciplines sportives, va pouvoir faire usage à bon escient de sa jeune musculature.
Hier soir, il a découvert mon nouveau home. J'eusse préféré un nouvel homme, mais il n'y a pas... urgence.
Aperitivo sur le balcon et couscous chez les Kabyles du dessous, où se presse en terrasse chaque soir une clientèle variée (oui !), dont quelques jeunes gens en empathie, si vous voyez ce que j'entends par là.
On a un peu exagéré : après le Cognac offert par le maître de céans, qui m'a déjà adopté - je le mérite, il est vrai ! - nous retournâmes sur le balcon (une loggia, dira-t-on snobément) pour du limoncello. Deux fois (ou trois ?), et nous nous grisâmes de diverses fadaises échangées.
Après une ronronnante nuit, je me réveillai vers les huit heures pour me rendre compte qu'il n'y avait... plus le moindre courant électrique dans la maison !
Je réglai - fébrilement, disons-le - le problème en deux heures éprouvantes, tant les "musiques" d'attente du fournisseur et d'Enedis, sont de nature à vous mettre les nerfs au bord de la crise, comme le dit l'ami Pedro.
À onze heures, je pus enfin faire mon premier café en chantant à gorge déployée l’Alléluia de Vivaldi.
Sortant prendre un air vivifiant bien qu'un tantinet pollué, je constatai avec plaisir que je retrouve un rythme de déplacement pédestre à peu près normal.
Vous imaginerez peut-être ma joie d'enfin pouvoir faire le tour du dizuitiaime en oubliant plaies et bosses.
Mais, tout de même, pour écrire de manière un peu moins littéraire, quelle fucking année 2020 !
Silvano

Ce que je vois depuis mon salon après le dernier limoncello, d'où la netteté. Mais ça calme !
Rédigé mercredi à onze heures vingt du soir en écoutant l'intégrale des Sonates de Beethoven par Claudio Arrau sur Youteub (au point où j'en suis...).
Allez écouter ça, c'est mieux que très bien : cliquer, svp.
 

10 commentaires:

  1. Cher Silvano, vous prenez le temps de répondre à nos mails avec l'humour qui vous caractérise, malgré vos vos malheurs. Une leçon de vie. Merci

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  2. Vous disposez d'une très belle vue Silvano, avec ces beaux arbres inspirant la force de la vie, et cet immeuble ancien symbole d'une stabilité pourtant éphémère. N'oubliez pas Arnica 9CH pour les contusions internes, et Limoncello pour ces vertus drainantes, détoxifiantes et euphorisantes. Prompt rétablissement!

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  3. Permette-moi, cher Silvano, de te suggérer un autre ami grec: Konstantinos Petrou Kavafis

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  4. Lo conosco, grazie.
    Mais mon ami grec n'est pas mort.

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  5. Eric D : l'arnica sous cette forme m'a été vivement déconseillé par le corps médical !
    Mon immeuble est plus récent, la déco fera le reste.
    Une brise permanente me fait bénéficier d'un surprenant micro-climat en plein Paris !
    Merci pour vos vœux, Eric !

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  6. Antoine : c'est la moindre des choses, à mon sens.

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  7. Et le piano dans tout ça ?

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  8. De retour de vacances, je vous ai lu avec tristesse.
    Du repos, mais aussi des efforts progressifs pour retrouver votre vitalité physique. L'autre semble se porter comme un charme, tant mieux.
    Bonne récupération.
    Jules

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  9. désolé de n'avoir pas trouvé les mots pour compatir mais ayant aidé quelques foi mon papa déménageur pro j'ai craint d'être trop prolixe

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  10. Bonsoir Silvano,

    Merci de nous délecter de votre magnifique talent littéraire, chose se perdant lorsque je lis la presse actuelle débordante de fautes d'orthographe, grammaire et syntaxe !
    N'étant pas un lecteur journalier de votre blog, j'apprends ce jour votre accident; je vous souhaite comme mes pairs un prompt rétablissement qui, à vos dires, semble sur une excellente voie. Bien cordialement
    Lucbo

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