jeudi 3 septembre 2020

Être gay en Angleterre ne fut pas toujours simple

En 1811, le seigneur évêque de Clogher, Percy Jocelyn, fut accusé d'avoir «commis des actes contre nature avec un autre homme» par un homme du nom de James Byrne. L'évêque intenta une action en justice contre les accusations qui, selon lui, étaient fausses : déjà, à l'époque, contre une "dénonciation calomnieuse".

Compte tenu du manque de preuves à l'appui des accusations et compte tenu de l'appartenance de l'évêque à la Society for the Suppression of Vice - une organisation responsable de nombreux raids sur des maisons de molly (lieux de réunion gay) - le tribunal a condamné Byrne à trois flagellations et deux ans de prison. Byrne a failli mourir des deux premières flagellations ; il a donc rétracté son accusation, et la troisième flagellation a été annulée.
L'évêque et le soldat dans une gazette de l'époque
Les accusations de Byrne, cependant, n’avaient pas été oubliées en 1822, lorsque l’évêque Percy Jocelyn fut pris en flagrant délit de sodomie avec un soldat nommé John Moverly. Le scandale qui a suivi, compte tenu de l’hypocrisie de l’évêque et de son statut social élevé, était si énorme que la supériorité morale de chaque membre du clergé en Angleterre a été remise en question. Le scandale s'est répercuté dans toute la société. Le suicide de Lord Castlereagh, moins d’un mois après, aurait été dû au fait qu’il était victime de chantage pour «préférer les hommes». Quant à l'évêque, il eut la chance d'avoir les moyens de s'échapper d'Angleterre vers la France.

La France avait dépénalisé la sodomie en 1791, et lorsque Napoléon créa un nouveau code pénal en 1810, il se garda d'y inclure toute loi interdisant la sodomie. En conséquence, Paris est devenu une sorte de «point chaud» pour les personnes homosexuelles et transgenres. Toutefois, aucune loi n'existait pour les protéger, et le comportement n'était certainement pas accepté, mais Mgr Percy Jocelyn était toujours en mesure de s'installer à Paris sous son propre nom et fut accueilli dans la société française. En effet, tout l'Empire français représentait une expérience différente et plus libre pour les homosexuels que partout ailleurs dans le monde.

D'après Gail Eastwood

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