(...) ton souffle quand tu dors sur le côté... |
Il a dit « Je dors là, ok ? ».
- Tu viens dormir pour la douzième fois, Yann, lui dis-je d’une voix cotonneuse.
Et onze fois j’ai subi ton corps contre le mien quand tu t’agites dans ton sommeil, ton souffle quand tu dors sur le côté et ton haleine, ce mélange de pomme et de cigarette blonde ; et puis, quand tu rêves, ce bras qui s’égare sur moi car tu dois penser à elle ; et moi, tu comprends, je n’en peux plus de cette envie de toi, de ces nuits blanches à espérer, à me dire « jamais » ou « la prochaine fois, qui sait ? ».
Et Yann me foudroie de son sourire "Ultra Brite au goût sauvage", le même que celui du plongeur de la pub à la télé :
- Cette envie de moi, ça fait mal, non ?
Aussitôt, il enlève le slip blanc de tous mes fantasmes, me rejoint sous les draps, enfouit son visage trop beau dans l’oreiller, marmonne :
- Fallait bien que ça arrive, non ? Sois calme, sois tendre, sois doux, et j’aimerai peut-être.
Et moi, je ne serai plus jamais aussi calme, aussi tendre, aussi doux.
Je sais à présent ce qu’il attend de moi, et sans malignité je prolonge l'attente jusqu’à percevoir l’effondrement de ses dernières craintes, jusqu’à son total abandon.
Je
m’applique, je fais tout ce qu’il faut pour qu’il aime ça. Ou mieux encore,
qu’il m’aime.
C’est lent, c’est long – si court, en fin de compte -, il dit « Ah ouais, finalement, c’est pas désagréable. » puis « Je crois que j’aime ça. » et enfin, fier de lui comme un gamin, « Moi je jouis quand je veux, tu me dis, hein ? »
Des feulements, un cri animal enfin, promesse non tenue. Le rejoindre d’urgence, mêler mes spasmes aux siens. Nous restons immobiles un moment. Je l'entends clairement sourire :
« Putain, je suis plus pédé que je le croyais. »
Photo Silvano.
C’est lent, c’est long – si court, en fin de compte -, il dit « Ah ouais, finalement, c’est pas désagréable. » puis « Je crois que j’aime ça. » et enfin, fier de lui comme un gamin, « Moi je jouis quand je veux, tu me dis, hein ? »
Des feulements, un cri animal enfin, promesse non tenue. Le rejoindre d’urgence, mêler mes spasmes aux siens. Nous restons immobiles un moment. Je l'entends clairement sourire :
« Putain, je suis plus pédé que je le croyais. »
Photo Silvano.
Plus que publiable, en effet !
RépondreSupprimerMerci pour ce texte, cher Silvano. Que j'aimerais imiter ces jeunes gens. Toutefois, hospitalisé depuis le 12 août, je ne puis que rêver.
RépondreSupprimerChaud
RépondreSupprimerMerci Ludovic : c'est à remanier toutefois ; je me dois d'être exigeant.
RépondreSupprimerPippo, merci, et bon rétablissement.
Thibault : toujours concis :)
Rien n'est plus délicat que la retranscription d'une scène érotique. Vous en évitez tous les écueils, chapeau ! Et j'adore vos chutes.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup votre écriture et me suis procuré votre roman. Que d'émotion !
RépondreSupprimerJules
Avec des extraits comme celui-ci je pense que je vais finir par l'acheter aussi !!!
RépondreSupprimerlucbo : on est encore très loin de la publication ; je suis en cours d'écriture. Mais merci d'avance.
RépondreSupprimerlucbo : si vous évoquiez le premier opus, libre à vous.
RépondreSupprimer:)
J'en profite pour remercier Antoine et Jules.
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