Jean Giono |
Dans un autre passage de son Voyage en Italie*, Jean Giono écrit cette simple phrase : " Je suis en Italie. "
Cela suffit à son bonheur.
Et au mien.
Car j'écris ces lignes de mon indispensable Venise, où je ne fais qu'une brève halte avant de rejoindre Trévise, ville "moyenne", apaisante, loin des tumultes touristiques de la Sérénissime, à quelques encablures de celle-ci, pourtant.
La lumière, l'air que l'on y respire, l'indolence, la générosité - tous les Italiens ne sont pas de furieux "tifosi"** - la pénombre des églises romanes, si bénéfique quand, l'après-midi, le soleil, au-dehors, se fait implacable, l'ocre des maisons ou leur rouge si particulier contrastant avec le vert de leurs volets, la musique du percolateur quand le "barista" prépare scientifiquement le premier "caffè" du matin, l'antique Fiat 500 (mal) garée dans une venelle, une simple "pasta" à la sauce tomate - ici, les tomates ont un goût de tomates -, les comptoirs où l'on déguste des cicchetti sans trop sa bourse délier, le copieux "aperitivo" en guise de repas pour jeunes fauchés, les tags antifascistes, les banderoles (Napoli con te, Roma, Torino, Milano...) déployées par les fans de Celentano dans les arènes de Vérone, l'ultime concert d'Ennio Morricone à Rome où je pleurai de le voir diriger assis, l'élégance d'un vénérable (ou non ?) notable (ou voyou retiré des affaires) à chevelure d'argent qui jamais ne fait "vieux beau", comme on les nommait chez nous il n'y a pas si longtemps et mille autres félicités : je suis en Italie.
** Footeux
Treviso (Trévise) |
Ti prego, Silvano: tifosi e non tiffosi!
RépondreSupprimerPour ceux , comme moi , qui ne connaissent pas les cicchetti : https://www.ilristorante.fr/2020/02/16/tout-savoir-sur-les-cicchetti-venitiens/
RépondreSupprimerMerci uvdp. Je donnerai mon adresse vénitienne dans un prochain billet.
RépondreSupprimerXersex : scusa !