À Treviso/Trévise (Silvano) |
Sa mère emmena un soir l'enfant à l'Opéra de Nice.
Dans les décors baignés d'une lumière éblouissante surgit un être surnaturel vêtu d'un costume scintillant.
L'homme, campé sur ses jambes, comme il le demeure à jamais grâce à l'hommage que lui rend la ville de Treviso (Trévise), se mit à chanter, et c'était mieux qu'un chant.
C'était tour à tour une caresse, le tonnerre, l'amour, la rage, la vie.
Il se souviendra toujours de la voix de Mario del Monaco.
Cette nuit-là, l'enfant sut que la musique était entrée pour toujours dans sa vie.
Très touchant, et très court.
RépondreSupprimerOn vous attend sur des écrits plus longs. Un nouveau roman ?
Jules
Mario del Monaco était à ma connaissance le seul "grand" ténor qui osait chanter le texte : il avait vraiment la rage de crever à cause de ce porc de Scarpia. En face, il avait la sublime mais incolore Tebaldi, autant dire que pour ce qui était du pathétique vériste, il devait mettre le Turbo. Il a longtemps cru être baryton avant de devenir un des deux ou trois plus grands ténors de son temps. Je ne sais pas combien de fois il a vu les étoiles briller au-dessus du château Saint Ange mais on sait qu'il a chanté 427 fois le rôle d'Otello de Verdi. Après lui, les meilleurs Mario Cavaradossi ont moins soigné l'expression militante que la résignation doloriste. Moins dans la virilité, plus dans le velouté. Ca se défend. Je ne l'ai pas vu sur scène, malgré mon grand âge. Mes parents si. J'avais quinze ans quand il s'est retiré. Une légende !
RépondreSupprimerEst ce vous cet enfant Silvano ?
RépondreSupprimerMario del Monaco a demandé à être inhumé dans son costume d'Othello.