Un "bacaro" lors de l'acqua alta" de 2019 |
L'impression que j'ai eue de ce retour à Venise, pour peu de temps cette fois, est que la Sérénissime semble s'étioler dans un climat délétère : les inondations répétées et la pandémie ont gravement nui au moral des Vénitiens.
La Sérénissime se prête aisément à la gaieté, façon Goldoni, tout autant qu'à l'accablement qui suinte des Lugubres Gondoles d'un Franz Liszt
Certes, la Covid-19 n'est pas le choléra ; ni la peste. Mais son impact aura des répercussions de nature à bouleverser le "système" touristique tel qu'il fut jusqu'en 2020. Le temps du baroque Disneyland que je dénonçai ici voilà quelques années, aurait-il vécu ?
Enfin actée, comme disent les technocrates, l'interdiction faite aux navires gratte-ciel de venir narguer l'Histoire jusque dans le bassin de St Marc aura-t-elle pour corollaire la fin de l'irrespect dont fait preuve le touriste d'un jour ?
Le mal est fait hélas. Il suffit pour s'en convaincre d'ouvrir les yeux sans passer par l'écran de son "smartphone" : en témoigne la décrépitude de nombreux "palazzi" rongés par le sel et jamais ravaudés, faute de subsides. Ils ont subi le flux en coups de boutoir de ces mastodontes des mers pendant des décennies. Ils se meurent.
L'ambiance n'est donc pas à la fête en cet été 2021, malgré l'afflux de visiteurs (beaucoup de Français, ai-je noté) censé mettre un peu de baume au cœur après des mois d'affliction. On ressent la peur du provisoire. Il faut toujours être prêt à "indossare" un masque, qui, aujourd'hui, n'est pas de carnaval.
Bonjour Silvano
RépondreSupprimerMerci d’animer notre quotidien
Puis je vous inviter à relire Venises de Paul Morand ?
Vous y verrez que selon l’époque, l’humeur, la temperature, les amours il y a plusieurs Venises !
A très vite
Bien fidèlement
F.
Merci pour votre invitation, F. : je l'ai relu avant de partir malgré les relents homophobes et l'intolérance manifestée par Morand. Lequel écrivait très bien, cependant. Vous ne m'apprenez rien, car j'y vais pratiquement chaque année.
RépondreSupprimerF. est sans aucun doute un "petit nouveau", car Venise et l'Italie sont à l'honneur très souvent dans GC !
RépondreSupprimerQuant à Morand, qui, paradoxalement, aimait beaucoup Cocteau, c'était effectivement un fieffé homophobe et un réactionnaire de première ! Il suffit de relire correctement "Venises" pour en juger ; la jeunesse n'est pas épargnée non plus.