"Ce n'est pas facile d'avoir 20 ans aujourd'hui" disait à peu de chose près le président Macron (vous savez, le dictateur !) lors d'une allocution.
Encore faut-il que les belles paroles dont il se fait une spécialité soient suivies d'effet.
Dans une France que l'on dit résignée, qui ne vote plus, où ceux qui gueulent le plus fort (la droite dans ce qu'elle a de plus extrême) font la une des médias et font leur miel de la situation sanitaire, des jeunes s'activent néanmoins avec l'impétuosité et les maladresses de leur âge.
Contrairement à beaucoup de mes congénères, je n'ai pas oublié le jeune homme que je fus, qui milita ardemment pour "changer la vie" et reste à l'écoute de ces gamin(e)s qui ont inscrit cette belle intention à leur programme.
Ainsi, j'ai participé en début d'été à une discussion avec une petite bande de post-adolescents s'activant passionnément pour une "primaire populaire" destinée à rassembler le camp progressiste pour l'élection présidentielle de 2022.
Je me gardai, bien qu'échaudé, de prononcer le (beau) mot "utopie", malgré le constat que je peux faire de la danse des égos et de la multiplication des candidatures qui s'annonce, de celle qui doit faire jubiler le pouvoir actuel.
Par un concours de circonstances, Raphaël Glucksmann, l'un de ces hommes détestés en cette période où il est de bon ton de vilipender ceux qui réfléchissent (ces "intellos" honnis) et de prêter l'oreille à un Zemmour qui serait le grand "influenceur" (au secours !), Glucksmann, donc, publie aujourd'hui même une Lettre à la génération qui va tout changer : l'avenir fasse que ça ne reste pas un vœu pieux, et que la génération de la relève redonne au mot si galvaudé "politique" tout son sens.
Comme lui, il faut souhaiter, non pas que les jeunes créent de nouveaux partis, ajoutant à la confusion, mais fassent de l'entrisme dans ceux qui existent, exsangues, sans militants, usés.
Son argumentation est des plus sensées, que je vous livre ici :
Quelle idée d’avoir 20 ans aujourd’hui !
Où que vous tendiez l’oreille, vous entendez le chant lugubre des résignés et la complainte lancinante de l’impuissance.
La catastrophe climatique ? Inexorable !
L’extinction de la biodiversité ? Irrémédiable !
La globalisation financière, les délocalisations, l’explosion des inégalités ? Inéluctables !
Le déclin des démocraties, l’érosion des droits et la montée des haines ? Inévitables !
Partout on vous répète que c’est ainsi et que vous n’y pouvez rien.
C’est faux ! Rien n’est écrit, jamais, et vous pouvez inverser le cours des choses.
Je vous ai vus à l’œuvre, de Lille à Marseille, en passant par Reims, Corbeil-Essonnes, Villeurbanne ou Clermont-Ferrand. J’ai vu en vous la spontanéité et la sève qui manquent tant à nos dirigeants.
Votre irruption sur la scène politique va changer la donne. Vous allez faire mentir les fatalistes et les cyniques.
Ne sous-estimez jamais votre pouvoir.
Exercez-le, vous verrez.
R. G
Même si l'on peut s'étonner de voir coexister une apaisante Taubira et un Ruffin très excité dans leurs parrainages, jetons un coup d'œil sur le site des jeunes de La primaire populaire, ici : clic
Le livre de Raphaël Glucksmann paraît chez Allary Editions (208 pages, 18,90 €).
Merci beaucoup pour cet article. J'ai rejoint quelques amis dans cette initiative. On peut faire partie de ma génération, être gay et ne pas rester inerte. Décidément vous êtes un adulte très jeune. Respect.
RépondreSupprimerJules
1/ Je n'ai pas trouvé mon candidat préféré dans la liste et n'ai pu voter . Quelqu'un d'apaisant , reconciliant serait parfait ... mais existe-t-il ?
RépondreSupprimer2/ En attendant l'homme ou la femme idéal , je propose une modification de la constitution pour organiser l'élection du Président avec 3 tours .
1/ J'en ai trouvé une.
RépondreSupprimer2/ Je fais part de votre proposition à qui de droit.
J'ajoute que la réconciliation me semble impossible ; par qui que ce soit.
RépondreSupprimerJe suis un peu étonné des qualificatifs que vous donnez à nos hommes et femmes politiques , ils ont du caractère , ils sont clivants , mais les qualifier l'un de dictateur , une autre d'apaisante et le 3eme très existé ...
RépondreSupprimerLisez-moi mieux, uvdp : pour le "dictateur", c'est du 2d degré : je ne pense pas, comme d'aucuns dans les "réseaux sociaux" ou le samedi dans la rue que nous vivions en "dictature". Pour les deux autres, c'est (vraiment, cette fois) mon opinion. Comme c'est mon blog, j'écris ce que je pense, sans avoir le souci de plaire ou de déplaire.
RépondreSupprimerRestons optimistes :
RépondreSupprimer- il y a déjà eu 5 extinction des espèces et le vivant est toujours sur Terre , on continue de découvrir de nouvelles espèces
- il y a eu je ne sais combien de disparitions de civilisations et la notre est la plus évoluée sur les plans scientifiques et techniques .
- Les inégalités , les différences , ... : elles sont sources de progrès
On peut infléchir certaines évolutions mais ne tentons pas d'élever des "Barrages contre le Pacifique" .
Nous sommes conscients cependant que notre civilisation peut disparaitre "Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles" Paul Valéry .
Il y a des quotas pour les femmes , pourquoi ne pas prévoir des quotas pour les jeunes ?