mardi 16 novembre 2021

Lectures

En période d'écriture, comme c'est le cas actuellement, je lis beaucoup moins, mais j'ai engrangé des milliers de phrases ces derniers mois : j'enfonce gaiement une porte ouverte en rappelant que pour écrire il faut avoir beaucoup lu et laissé infuser.
C'est valable, de fait, en tous domaines artistiques.
Le dernier roman (re)lu est une œuvre d'un jeune auteur nommé Honoré de Balzac intitulé Le père Goriot : c'est le film Illusions perdues dont j'avais écrit ici même tout le bien que j'en pensais, qui m'a donné envie de m'y replonger.
Auparavant, j'ai relu La peste de Camus (Albert, le vrai !) qui a vraisemblablement connu un regain d'intérêt depuis que la pandémie s'est abattue sur ce pauvre monde.
Du classique, certes, mais pas seulement, car mon jeune ami intéressant (et bien plus) m'a redonné le goût de la bande dessinée et du roman graphique. Il m'avait offert l'hiver dernier le délicieux Piano Oriental de Zeina Abirached et m'a confié des livres que je n'aurais pas eu l'idée de me procurer.
Après qu'il m'a prêté L'arabe du futur, j'ai acquis le nouvel opus de Riad Sattouf dont les Cahiers d'Esther régalent les lecteurs de l'Obs depuis plusieurs années : Le jeune acteur met en planches la relation quasiment père-fils ou mentor-disciple qu'entretiennent Sattouf et l'acteur Vincent Lacoste, l'éclosion de ce dernier dont rien n'aurait pu laisser croire qu'il deviendrait la tête d'affiche que l'on sait, avec le talent qui nous a convaincus chez Christophe Honoré ou Xavier Giannoli pour ne citer qu'eux.
Également cinéaste, Riad Sattouf nous raconte comment, cherchant de jeunes acteurs hors stéréotypes pour son film Les beaux gosses, il a été amené, après force tergiversations à choisir Lacoste, alors âgé, si je puis dire, de quatorze ans.
L'évolution de l'acteur s'est faite ensuite sous le regard bienveillant et vigilant à la fois de l'auteur-cinéaste.
Le livre est malin, qui laisse prendre en mains la narration par Vincent Lacoste, qui donne ainsi son point de vue sous le crayon "Sattoufien".
On quitte les deux compères à regrets, dans l'impatience de découvrir le plus tôt possible le livre 2. 
(Les livres du futur, éd.)


Un vrai cadeau

Un ami suisse de passage à Paris m'a offert un petit recueil de poèmes que je garderai en viatique tant il m'a ému.
Ce sont de très courts textes, regroupés dans la dernière partie de l'ouvrage sous des titres génériques, qui ont une couleur marine, et pour cause : Igoumenitsa Blues est le titre de ce beau livre, bel objet imprimé de surcroît ; l'auteur en est Alexandre Glikine dont j'avais chroniqué ici le beau roman L'inconnu d'Aix (La Différence, éd.)
Une phrase comme celle-ci était bien de nature à me séduire :

Toute l'Italie !
dans ta voix.

Mais tout n'est pas couleur d'azur dans ces lignes couchées sur un papier légèrement granuleux : on peut aussi s'y baigner dans une onde teintée d'amertume (Oubli).
Belle ode au sud que j'aime tant, Igoumenitsa Blues, dont certains passages sont écrits en allemand et en grec en regard du texte français offre de belles vagues de tendresse.

La maison d'édition est Presses Inverses (lien).

4 commentaires:

  1. Merci pour ces bonnes idées de lecture !

    Seb

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  2. en tant que mélomane, en lisant

    Toute l'Italie !
    dans ta voix.

    je dedie dédie ce récitatif arioso à Silvano, l'arciitaliano.

    Italo Montemezzi - Sem Benelli

    L'amore dei Tre Re. Primo Atto:

    ARCHIBALDO
    Italia! Italia è tutto il mio ricordo!
    Son quarant'anni che discesi
    in questa bella serra di fiori;
    e sento ancora
    le mie narici dilatarsi úl fiero ricordo!
    Giovani ardenti eravamo
    e bene esercitati alla conquista!
    Ed in noi tutti era la volontà
    possente come una mazza di ferro.
    Tornavano da questa terra alcuni dei nostri
    e nella lingua scalpitante metallica
    di nostra gente,
    ai cieli esaltavano questa preziosa gemma;
    ed il bel nome d'Italia a noi squillava
    forte come la lusinga
    d'una marcia di guerra
    Finalmente il re nostro
    di noi scelse i migliori;
    e movemmo: masnada scintillante
    argentea verde e d'oro
    come serpe immane
    che si desta
    si divincola dall'ombra
    muove, risuonando, al sole.
    Tesi nell'acceso
    impeto i cavalli;
    e gli uomini, su loro,
    i menti aguzzi;
    tutti sentimmo ai primi aliti italici
    il caldo aroma della bella preda!
    E questa dea, natante fra due mari,
    ci parve sola.
    E qui con lei sedemmo
    e qui giacemmo e qui l'amammo
    e mai nessun di noi la lascerà,
    l'amante novella, tutta fresca, tutta d'oro;
    chè, se ci fosse madre
    c'insegnerebbe a dominare il mondo.

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  3. Seb : je vous en prie.
    Xersex : stupendo ! Grazie.

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  4. https://www.youtube.com/watch?v=KxnaFcLZ6yg

    questa è un'idea per un futuro post!

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