dimanche 28 août 2022

Taorminstagram

 

Voici quelques années, j'avais passé une belle journée à Taormina, cette petite cité célébrée à la fin du dix-neuvième siècle par la bonne société homo de l'époque, Oscar Wilde en tête, qui venait y admirer et acquérir les photographies du baron von Gloeden qui fixa pour l'éternité la nudité des jeunes (un peu trop, souvent !) siciliens. J'avais le souvenir d'une jolie bourgade arrosée d'un soleil d'avril suffisamment dispensateur d'une chaleur supportable. Quelle vespa* m'a piqué pour que je choisisse, cette année, d'y séjourner en août ? 
Là, comme ailleurs, le tourisme dit "de masse" fait des ravages qui semblent irréparables : Corso Umberto ou Via del Teatro, où se côtoient boutiques de souvenirs "made in China", magasins de fringues hors de prix, trattorie attrape-touristes affichant pour la plupart les mêmes spécialités locales à des prix variant du simple au double selon que l'établissement dispose d'une vue sur la mer - sur les immeubles de béton de Giardini-Naxos -, la foule se presse de jour comme de nuit, rappelant au Parisien les heures de pointe de la fameuse ligne 13 du métropolitain. Il faut une belle sagacité pour dénicher le havre de paix qui permet de promener son regard sur le plus beau ciel du monde et se dire "je suis en Italie". Heureusement, les jardins de la Villa Communale le permettent, où j'ai passé quelques heures précieuses à lire loin du vacarme incessant des motos pétaradantes, des bus (ah, les circuits touristiques de ces autocars rouges "hop on off", les mêmes que dans toutes les villes à pigeons !), des scooters, des terrasses et de leur rumeur assourdissante. L'époque étant au narcissisme, les gens font des photos. Photos de tout, photos de rien, photos d'eux-mêmes, surtout. Un matin, une armée de jeunes faisait le siège d'une boutique branchée pour y acquérir, apparemment, quelque nouveau produit (le mot est bien choisi) ou pour y profiter d'une offre spéciale, peut-être pour d'immondes chaussures que l'on admirera plus bas. Certain(e)s devaient être là depuis l'aube comme en témoignaient les sièges pliants dont ils s'étaient munis !
... une armée de jeunes...

 Comme je l'écrivais plus haut, quelle difficulté pour dénicher l'estaminet tranquille où l'on peut déguster un arancino vraiment "maison" et boire une eau pétillante à prix raisonnable (1€50, ça va, et c'est nettement moins ruineux qu'un "Perrier" en France). Heureusement, on repèrera les lieux incontournables que contournent les voyageurs de ce temps : la naumachie romaine et ses environs, aux immeubles sicilianissimes, et on grimpera (en bus) jusqu'à Castelmola, joli village préservé qui offre un point de vue extraordinaire sur l'Etna. On pourra, sur la place du Duomo manger une vraie pizza napolitaine croustillante chez Ciccino, et faire une halte au bar Turrisi, véritable musée du pénis (!) qui attire évidemment de nombreux visiteurs (photos à venir). Joie absolue, au cours de ce séjour, les "spaghetti al ricci" (aux oursins) de Da Nino, l'oursin étant, à Paris, une friandise réservée aux bourses (c'est Turrisi qui m'inspire !) bien garnies. Pour résumer, un pèlerinage à Taormina n'est pas à négliger, mais une journée suffit et, de préférence, hors saison touristique. 
L'hôtel Victoria où descendait Oscar Wilde, est toujours là. Jusqu'à quand ?

L'Etna au crépuscule, depuis Castelmola
* vespa = guêpe, oui !

Arcobaleno (rainbow, arc-en-ciel) : un symbole ?

J'ai déjà fini les oursins !

Chaussures "fashion" très jolies, non ?

Pour finir en beauté, le carrelage du Bar Turrisi : j'y reviendrai.

3 commentaires:

  1. Une vue sur l'Etna ! Ce doit être fabuleux (j'ai une prédilection pour les 🌋 volcans). Pour la saison, ce doit être comme Venise ou Florence, merveilleux en hiver ou en mars... Atroce en été (le monde, la chaleur...) bon sang. Que ne donnerais je pour un espresso... in situ.

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  2. Etranges chaussures 100% pétrole! Certes elles sont végan!

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  3. On ne sait plus où aller pour éviter l'horreur. Il faut renoncer aux vacances d'été.

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