lundi 12 décembre 2022

"Mon amant" : en pause jusqu'à l'an prochain

Ce pourrait être Émile Boisselier, initié à l'amour par Claude, le narrateur.

Mes personnages s'apprêtent à entrer dans une année 1938 où s'amoncellent les premiers nuages noirs. Vous les retrouverez le premier lundi de janvier 2023. J'ai besoin de prendre quelque recul : Mon amant de Saint-Jean est devenu une véritable saga qui se déroulera en deux époques, c'est dire à quel point son élaboration est épuisante. Passionnante, aussi. 
Vous pouvez lire ou relire les 56 premiers épisodes, ou presque, certains ayant été mystérieusement engloutis par Blogger, en cliquant ici : lien. Il faudra dérouler jusqu'au 22 novembre 2021. Je faisais précéder les épisodes d'un résumé. Il compensera les premières livraisons, absentes. Merci à celles et ceux qui, par leurs commentaires, encouragent mon travail.
Silvano/Louis

Pour mémoire, l'avant-propos :
 Le 12 juin 2013 mourait mon grand-oncle, Claude Bertrand. Il avait quatre-vingt-douze ans. Ma grand-mère maternelle, Gabrielle Arjaillès-Rochs, a dit que l’Oncle était mort dans son lit, "de sa belle mort", enfin paisible. Claude eut tout juste le bonheur de voir inscrit dans la loi l’accès au mariage pour les Français de même sexe. Peu de temps auparavant et sans doute parce que nous partagions une commune orientation, il m’avait confié un volumineux ouvrage dactylographié. Conformément à son souhait, je n’ai entrepris la lecture de son manuscrit qu’après son décès. « C’est ma petite histoire dans la grande Histoire » m'avait-il ditVivre son homosexualité de l’adolescence à l’âge adulte, tout d’abord dans un village de la France la plus profonde, puis dans la tourmente qui s’abattit sur le monde à l’âge où l’on acquiert la maturité, ne fut pas un chemin semé de roses. À la fin de la période sombre, quand la France fêtait sa libération, malgré l’insistance de ses compagnons et les sollicitations des officiels, l’Oncle a mis beaucoup d’opiniâtreté à fuir honneurs et médailles. Un chagrin infini l’accompagna jusqu’à sa disparition : j'en découvris la cause dans le récit dont je suis aujourd’hui dépositaire. Quand il évoqua son ouvrage – ce fut lors d’une unique conversation –, il me dit de faire ce que j’en voudrais après sa mort, car il avait laissé en sommeil ses souvenirs qu’il n’avait jamais songé à divulguer à un public potentiel.  Je me sentis dès lors investi d’une mission : faire publier cette histoire, ne serait-ce que pour laisser une trace d’une destinée peu commune, à l’intention d’une jeunesse qui, malgré d’indéniables avancées, subit encore, çà et là, dans la France du vingt et unième siècle et plus encore dans les régions du monde où sévit l’obscurantisme, la haine de la différence. Avant de laisser son roman voyager dans les âmes et les consciences, je l’ai relu une dernière fois et j’ai entendu sa voix. Je lui laisse la parole avec émotion et reconnaissance.   

3 commentaires:

  1. Tous mes encouragements Silvano, votre récit est passionnant. Je reste en haleine aussi par rapport au contexte historique. Profitez de votre recul, et peut-être d'un repos bien mérité. Merci.

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  2. Nous patienterons, Silvano, le jeu en vaut la chandelle !

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  3. Ca nous promet encore de belles pages en perspectives. Prenez votre temps Silvano on se retrouvera avec plaisir l'année prochaine
    Demian

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